Résilience des PDI : la troupe Namoré de Loagha refuse de mourir

Lorsqu’en mi-février 2023 des groupes terroristes surgissent et font fureur à Loagha, les populations, soudain, n’avaient plus droit de cité dans leur propre village. Déguerpis à coups de canon, hommes, femmes et enfants rallient alors Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, pour y trouver refuge. Parmi ces milliers de Personnes déplacées internes (PDI) figurent les membres de la troupe Namoré, un groupe de musique traditionnelle. En fuyant leur village ses membres ont tout abandonné derrière eux, enfin ! presque tout sauf l’essentiel : leur art et leur culture. Malgré ce déplacement forcé, la troupe n’a pas renoncé, à sa passion. Mieux, elle y trouve du réconfort. Sortie deuxième dans sa catégorie à la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) 2023, la troupe Namoré a livré en juillet 2023 un spectacle au Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA). Une équipe du média Info Nature a suivi le spectacle, puis a fait une immersion dans cette troupe pour en savoir davantage sur le fondement de la ténacité et de la résilience de ces personnes malgré l’adversité.

De Emmanuel Gouba

« C’est comme si on avait effacé mes peines, je me sens soulagé », s’exclame Nobila Sawadogo, le  lead vocal du groupe Namoré de Loagha au lendemain de son spectacle au Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), l’une des salles les plus prisées des artistes burkinabè. Une scène inoubliable selon l’artiste. Ce jour, samedi 08 juillet, c’est un Nobila Sawadogo, la soixantaine remplie, de teint légèrement noir,  vêtu en uniforme tout comme les membres de son groupe. D’un haut blanc et d’un pantalon bleu, teinté de blanc, ennobli d’un foulard blanc à l’allure d’un ceinturon, ils sont munis entre autres de tam-tams, de queues d’animaux, des kièma (instrument du terroir moaga confectionné exclusivement en fer). Les initiés en savent : c’est un accoutrement burkinabè, propre au terroir moagha dans certaines circonstances. Pendant près de deux (02) heures d’horloge, la troupe Namoré a tenu le public en haleine.

Sur scène, le lead vocal ne laisse apparaitre aucun signe de tristesse. Visage brillant,  doté d’une voix cirée, Nobila inspire confiance et force l’admiration du public. Sur son timbre vocal, repose la rythmique des  tambours savamment battus. Les danseurs exécutent des pas de danses en toute harmonie et de façon synchronisée. Le public est égayé et enchanté : esquisses de pas de danse par-ci, et des cris de joie par-là, toute la salle de spectacle est captivée. L’ambiance du CENASA devient festive. La joie du chanteur inonde l’atmosphère, son sourire ravive et soulage.  Dans le public figure des grands noms de la musique burkinabè. Koudbi Koala, promoteur des Nuits atypiques de Koudougou, semble être séduit par le spectacle. Au rythme de la musique, il hausse la tête.

Kasy, l’artiste musicien militaire est également présent dans la salle. Ébloui, il lâche à sa sortie, que ce fut un beau spectacle. « Des PDI qui font la musique, waouh ! On ne peut qu’être content. On dit ‘aide-toi et le ciel t’aidera’, je pense que si eux-mêmes déjà, ils sont dans l’action c’est déjà bien, cela encourage ceux qui veulent les soutenir », déclare-t-il.

Nebou Ouédraogo s’est dite très satisfaite de la prestation

Nebou Ouédraogo, est ressortissante de Loagha, le village qui a vu naître les artistes du jour et qui ont fini par quitter ce beau village pour cause d’insécurité. Visiblement réconfortée, Madame Ouédraogo témoigne toute sa reconnaissance à Dieu après avoir suivi ce spectacle livré par ses parents. « Malgré cette situation, s’ils ont encore le courage de livrer des spectacles, c’est une très bonne chose. Cela permet de sauvegarder nos cultures, d’oublier leurs soucis et de se faire un peu de sous à travers leur art », lance la quadragénaire.

La semaine de toutes les frayeurs

Des artistes pétris de talent qui manient, voix et instruments, (tambours, tam-tam..). Au CENASA, le groupe Namoré a fait fort aux dires de certains spectateurs. Ils ont distillé, du sourire, du rire, des pas de danses. Personne n’ose penser que ce groupe a traversé ou traverse encore les moments les plus difficiles de leur vie. Natifs de Loagha dans le  Bam à une quinzaine de kilomètres de Kongoussi, les membres du groupe Namoré ont été contraints de fuir la terre de leurs pères afin de « préserver leur nez », comme on le dit couramment ces temps-ci dans les rues de Ouagadougou.

Leur calvaire débute en février 2023. « Les gens de la brousse (Ndlr : les terroristes) sont arrivés, le jeudi 16 février aux environs de  17h 30minutes, jour de marché, après que les élèves aient fini leurs cours et aient pris le chemin de la maison. C’est en ce moment précis, qu’ils ont décidé de faire pleuvoir du feu sur notre village », relate le sexagénaire le « visage baissé ». « On entendait boum ! boum ! et les élèves qui revenaient de l’école couraient de partout, le marché s’est vite vidé de son monde », se souvient-il. Il poursuit que ce jour-là, tout le monde se cherchait car il avait l’impression que « le monde s’est levé » (une hyperbole moaga, pour témoigner de la gravité d’une situation). Ce n’est pas tout, aucune boutique n’a été épargnée du feu des assaillants, selon le récit de Nobila Sawadogo. Et comme si cela ne suffisait pas à assouvir la soif de ces malfaiteurs, ces semeurs de terreur ont récupéré des engins pour charger leur butin et disparaitre dans leur brousse, à l’en croire.

Quelques heures après ces scènes d’horreurs, les populations qui s’étaient cachées loin des habitations sont revenues dans  les concessions pour constater les dégâts. « Dieu merci, ce jour personne n’a perdu la vie », se souvient Nobila. Mais, dit-il les dégâts matériels étaient énormes. Pillage, terreur, incendie, tirs d’armes lourdes ont émaillé la soirée du 16 février dans le village de Loagha. Mais ce n’était que partie remise puisque les mêmes vont revenir le lendemain matin pour le même objectif : traumatiser et chasser les paisibles citoyens du village et des hameaux de cultures environnantes.  « Quand, ils sont arrivés dans la matinée du 17 février, ils ont encore tiré à l’arme lourde et légère, bastonné les populations, avant de se replier», murmure-t-il comme s’il craint que ses oppresseurs ne l’entendent.

Les terroristes ont répété le même exercice pendant une semaine. Les habitants finalement débordés par la terreur et les nuits blanches, ont fini par plier bagages. C’est ainsi que Loagha s’est vidé de son monde. Les habitants ont migré vers Kongoussi, chef-lieu de la province qui abritait déjà 24 186 personnes déplacées selon les chiffres du Conseil national de secours d’urgences, publiés le 31 mars 2023. Dans la précipitation, les habitants, n’ont pas pu emporter tous leurs biens. Désormais sans abris, mille et une questions défilent dans leur tête. « Où allons-nous dormir ? Qu’allons-nous manger ? A quand le retour au village » ?  Ils n’ont presque plus leur destin en main, ils doivent compter sur la générosité des populations de Kongoussi.

De populations hôtes à populations déplacées

Nobila Sawadogo, n’est pas le seul à parler de la situation. Kouka Albert Sawadogo, danseur et formateur en danse du groupe, se rappelle encore les péripéties vécues à Loagha. « Je n’imaginais pas qu’une telle chose pouvait arriver. Que des individus armés viennent piller, bastonner des populations civiles ? C’est vraiment difficile », affirme-t-il, la main sous le menton.

Les populations de Loagha ont été surprises par ces attaques terroristes. « Notre départ, nous a surpris » poursuit-il d’un air timide. Mais pourquoi ? « Il y a quatre (04)  villages déplacés pour cause d’insécurité que nous avons accueillis en décembre 2022,  nous avons même construit des maisons de dix (10) tôles pour chaque ménage déplacé. Et voilà que maintenant notre tour. Les populations que nous avons accueillies et nous-mêmes avons été obligés de déguerpir », a-t-il répondu.

Les difficiles conditions de vie à Kongoussi

A Kongoussi,  tout ne sera plus comme avant pour les ex-habitants de Loagha. Et pourtant, Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, regroupe plus de commodité que le village de Loagha. Mais comme dit le dicton : on est toujours mieux chez soi. Malgré l’hospitalité légendaire des populations de la ville de Kongoussi, Nobila et ses parents vivent difficilement. Désormais ils doivent beaucoup compter sur les autres à savoir, la population d’accueil, les services étatiques et les organisations humanitaires pour se nourrir, se loger ou se soigner. Mais, hélas,  « la volonté y est mais les moyens font défaut ». L’Etat et ses partenaires ne peuvent assurer que le strict minimum pour les populations déplacées de Loagha : quelques  vivres pour survivre. « Et là, ce n’est pas tous les jours que nous gagnons les vivres que donnent l’Etat et ses partenaires », précise Nobila. Les PDI doivent donc, se chercher comme on le dit  dans le jargon burkinabè. « Nombreux d’entre nous ont ramassé des sachets plastiques pour se construire des  abris. Moi, j’ai eu la chance d’être hébergé par mon oncle maternel. Mais honnêtement ma famille constitue une véritable charge pour lui car moi j’ai une femme et cinq (05) enfants en plus de mon petit frère, qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Ce n’est donc pas simple pour mon oncle », confie le lead vocal de la troupe Namoré. Jusqu’à quand va-t-il demeurer chez son oncle ? S’interroge le sexagénaire. Alors qu’à Loagha, Nobila, s’adonnait aux activités agricoles, il avait même réussi à installer un forage pour ses activités. En plus, il pratiquait l’orpaillage aux alentours du village où il parvenait à gagner  100 mille à 150 000 l’an, au pire des cas.

De même que Nobila, Kouka Sawadogo, danseur, souffre aussi de sa situation de PDI. Comment nourrir sa famille, les habiller les enfants, les soigner ? Les interrogations persistantes et des réponses incertaines. Il affirme que jusqu’à cette date  en dehors de la musique, il n’a rien d’autre à faire. Et pourtant, les besoins sont énormes. « A Loagha, en plus de l’agriculture que je menais, je dispensais aussi des cours de bantaré (école d’instruction en mooré) mais aujourd’hui à Kongoussi, c’est difficile de trouver ne serait-ce qu’un petit boulot », se lamente-t-il.

La musique qui réconforte

Malgré ces multitudes  d’incertitudes et ces difficiles conditions de vie, les membres de la troupe Namoré ont un moyen de réconfort : la musique. « Lorsque je chante, j’oublie tout », déclare Nobila Sawadogo, le chanteur du groupe. « Le courage, c’est ce que je gagne en chantant », ajoute ce père de cinq (05)  enfants. « J’arrive à surmonter les évènements malheureux qui m’ont amené à me déplacer ». Il poursuit que les gens se demandent comment des PDI qui ont subi toutes les horreurs arrivent toujours à faire de la musique ? « Je réponds, vous êtes en retard. Pourquoi je le dis ? Parce que, la musique adoucit, c’est une forme de résilience. Si tu arrives à apaiser le cœur certains par tes chants, cela veut dire que tu es le plus heureux », a-t-il affirmé. Il ajoute que c’est dans ces moments de fragilité qu’ils doivent plus s’adonner à la musique. « Si le terroriste vous chasse et arrive à retirer votre joie de vivre, cela veut dire qu’il a réussi. Il faut tout faire, malgré la situation de déplacé,  continuer de faire ce que l’on faisait d’habitude. Cela donne la joie, ça nous maintient », a-t-il signifié.

Image de Gastond Kaboré, danseur du groupe Namoré
« Nous souhaitons que les promoteurs culturels nous offrent des scènes, afin que nous puissions bien étaler notre savoir-faire », Gaston Sawadogo, danseur du groupe Namoré.

Même attitude chez Kouka Sawadogo qui dit voir ses peines effacées sinon réduites lorsqu’il est sur scène. Pour lui grâce à la musique, il arrive à avoir de nouveau le goût de la vie. « Par exemple lorsque nous répétons au CPL (Centre populaire de Losir) à Kongoussi, les populations, viennent nous écouter et regarder, et, elles sont contentes. Rien que ça, me réconforte, et je me sens quand même un peu utile important », a-t-il confié.

Des efforts pour maintenir le cap

La troupe Namoré de Loagha existe depuis belles lurettes. « Ce sont nos grands-parents qui nous l’ont léguée » dit Nobila Sawadogo, actuel lead vocale du groupe. Il affirme que c’est en 2002, que sa génération a pris la relève. Depuis lors, la troupe va gravir des échelons. « En 2004, nous avons été sélectionnés pour la SNC, après cela, c’est juste une édition que nous avons manqué, et la raison est que  beaucoup d’entre nous souffraient de maladies. Sinon on était présent à toutes les éditions », soutient-il. A la SNC de 2023, la troupe Namoré était bien présente et a valablement représenté la région du Centre-Nord en s’adjugeant le deuxième titre dans la catégorie Art du spectacle.

A écouter les dires des  membres de la troupe, la SNC a joué un grand rôle pour la consolidation du groupe. Après le départ forcé de Loagha, les membres du groupe jadis proches vont  se disperser dans la ville de Kongoussi à la recherche d’abris. Et ce n’est pas tout, en fuyant des terroristes, ils ont abandonné leurs instruments de musique à Loagha. Il a fallu que des braves hommes prennent le risque d’y retourner pour les ramener. « Ces derniers ont été copieusement bastonnés par les terroristes, mais ils ont quand même pu apporter quelques instruments qui nous ont permis de mieux répéter », révèle Kouka Sawadogo, l’un des danseurs du groupe. Monsieur Sawadogo explique que quand la troupe a appris que la SNC allait enfin avoir lieu, elle s’est très vite remobilisée pour la compétition. Il indique que la troupe est allée voir le haut-commissaire pour lui faire  part de leur ambition de prendre part à la SNC. « Le haut-commissaire surpris a demandé si nous sommes convaincus de pouvoir faire quelque chose de bon à la SNC avec la situation que nous avons traversée. Nous avons répondu par l’affirmatif tout en lui demandant de nous trouver un lieu pour nous permettre de faire les répétitions. Et c’est là, qu’il nous a confié le Centre Populaire de Loisir. Et la suite vous la connaissez, nous sommes sortis deuxième à la SNC », explique le lead vocal du groupe. Il ajoute que de retour de la SNC, ils continuent de répéter. « Nous répétons régulièrement, et cela nous permet  vraiment d’oublier nos soucis », précise l’artiste.

Des thématiques d’actualités

La troupe Namoré chante essentiellement en langue nationale mooré. Fort de 17 membres, la troupe a plus d’une dizaine de titres. Dans les sonorités du terroir moaga, la troupe, conseille, interpelle et divertit à travers ses chansons. Elle appelle entre autres à l’union sacrée des Burkinabè à travers le titre « Watidnaagtaba Faso Kamba » qui veut dire « unissons-nous, fils et filles du Faso ». Les tenanciers du Namoré appellent aussi à la préservation de l’environnement et à la conservation des valeurs de la tradition.

Un désir ardent de sortir un album et un clip

Difficile, mais la troupe Namoré résiste, elle est résiliente. Selon les vœux du lead vocal du groupe, la troupe est parvenue à renforcer  ses instruments de musique après la SNC. « Nous avons eu 150 000 F CFA à la SNC. Nous avons divisé la poire en deux, une partie a servi à l’achat du matériels, et l’autre  a été renversée dans la caisse du groupe », a expliqué Nobila. Mais, il notifie, que certains membres du groupe rencontrent d’énormes difficultés et la troupe se doit d’être solidaire envers ses personnes. « Pour cela, notre caisse se perfore de jour en jour », a-t-il lancé en rigolant. Il ajoute que la troupe arrive parfois à avoir quelques petites scènes. «  Donc vous voyez qu’en plus de la joie que la musique nous procure, nous parvenons à avoir en plus   un peu d’argent, même si ce n’est pas beaucoup, c’est mieux que zéro », se défend-il.

Nobila Sawadogo, lead vocal de la troupe Namoré
« Notre gros souhait, c’est de voir nos enfants prendre la relève du Na moré », Michel Sawadogo, lead vocal du groupe.

Malgré le manque de moyen la troupe chérit un rêve : réaliser enfin leur album. Cette question donne des pincements de cœur à certains membres du groupe. « Cela fait 19 ans que nous sommes à fond dans la musique, et nous aspirons faire sortir un album et un clip, mais nous n’avons pas les moyens, nous épargnons l’argent de nos scènes mais cela demeure insuffisant au regard de nos charges » a lancé Gastond Sawadogo, joueur tam-tam et cœur du groupe. Aussi il finit sur une note d’espoir que de bonnes volontés leur viennent en aide pour réaliser ce rêve.

Des perspectives pour la troupe Namoré

Michel Sawadogo est l’administrateur culturel de la troupe Namoré de Loagha. Ressortissant du village, il met du sien pour que la troupe grandisse. C’est dans ce sens qu’il a organisé une soirée dédiée aux PDI au CENASA afin que la troupe s’offre en spectacle, le samedi 08 juillet 2023. Son objectif est d’amener cette troupe à pouvoir monnayer son talent afin de subvenir à leurs besoins. « Vous savez, ils sont tous des PDI, ce qui veut dire que cette année, ils ne pourront pas cultiver mais, s’ils arrivent à bien monnayer leur talent, ils pourront mieux s’en sortir », a déclaré Michel Sawadogo, administrateur du groupe au cours d’un entretien. Cliquez sur la vidéo pour plus de détails.

 

« La troupe Namoré est ingénieuse et résiliente », Directeur provincial de la culture du Bam

Selon Pingrébéwindé Tongonoma François Ouédraogo, Directeur Provincial en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme du Bam, Loagha était épargné des attaques terroristes malgré que l’aggravation de  la situation sécuritaire  en 2022. Malheureusement, le village a été attaqué le 16 février obligeant les populations à se déplacer.

Selon le DP de la culture, Loagha est reconnu comme un grenier de patrimoine culturel matériel et immatériel. Pour cela dit-il, notre direction avait bien voulu spécialement accueillir les membres de l’association Rayimikumdé qui est la structure mère de la troupe Namoré.  Mais, hélas, souffle-t-il, la direction est très limitée en termes de moyens. Elle s’est donc rabattue  aux structures les plus habilitées dans une démarche restée sans suite. « Cependant nous continuons toujours à taper à des portes afin de leur permettre d’améliorer leurs conditions au bonheur de notre culture », a-il indiqué.

Togonoma François Ouédraogo, directeur provincial de la culture du Bam
« Nous accordons une attention particulière à cette troupe car elle est l’une des rare qui s’est formalisée sur le plan administratif et qui dispose de documents de reconnaissance », Pingrébéwindé Tongonoma François Ouédraogo, Directeur Provincial en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme du Bam.

Dans ses propos, Pingrébéwindé Tongonoma François Ouédraogo finit par confier que la troupe Namoré est bien est une « référence pour la province du Bam ». La troupe valorise la musique traditionnelle actuellement en difficulté, dit-il. « De nos jours la musique traditionnelle prend un coup avec la modernisation si bien que si nous ne prenons garde, nous risquons de perdre nos valeurs culturelles et c’est ce à quoi nous nous attaquons surtout », a-t-il avertit. Et d’ajouter, « tout en restant dans le tempo de la tradition,  elle est dynamique et très créative dans la mesure où elle arrive à adapter ses messages à tout type de thèmes. C’est pourquoi elle est très sollicitée pour prester lors des compétitions, les évènements heureux et malheureux », s’est-il réjouit.

Pour la deuxième place obtenue à la SNC 2023, le premier responsable en charge de la culture dans la province du Bam se réjouit. Il se dit rassuré qu’au-delà de tout ce que cette troupe endure comme difficultés elle est restée droite dans sa vision c’est-à-dire promouvoir la culture burkinabè. Pour cela la reconstitution du kit matériel et instruments de musique que ses membres ont perdue lors du saccage de leurs habitations au village n’a pas été d’une grande souffrance pour eux malgré la rareté de ressources.

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