Projet LOGMe : les résultats à la loupe du comité consultatif
La troisième rencontre du comité consultatif du projet « Terres d’opportunités au Sahel » ou LOGMe s’est tenue à Pô, dans la province du Nahouri, le jeudi 14 septembre 2023. Les acteurs passent en revue les interventions multisectorielles globales du projet contre la dégradation des terres et émet des recommandations.
✍️ Frank Pougbila
Venus du Burkina Faso, du Ghana et du Niger, les membres du comité consultatif du projet «LOGMe» ou «Terres d’opportunités au Sahel » ont été à Pô, dans le Nahouri, région du Centre Sud du Burkina. C’était dans le cadre de la 3ème rencontre du comité consultatif. La dégradation des terres avec leurs conséquences sur les moyens de subsistance des populations est au centre des débats.
À l’ouverture , le Représentant du secrétaire permanent du Conseil national du développement durable (SP-CNDD ), Mohamed Tiendrebéogo, rappelle que 3,2 milliards de personnes au monde subissent les impacts de la dégradation des terres. C’est pourquoi, l’alternative trouvée est la restauration des sols. Le projet LOGMe, qui est régional, agit sur des paysages pour recouvrir leur intégrité écologique et contribuer à atténuer le changement climatique. Puis, conforter les moyens de subsistance des populations. « En un mot, éviter, réduire et inverser les processus de dégradation de nos terres», dit-il.
Au bilan, après trois ans d’exécution au Burkina Faso, LOGMe a permis la restauration des hectares de terres agricoles au profit des ménages ruraux, le renforcement de la santé des terres des écosystèmes forestiers et d’eau douce. Il a aussi amélioré les conditions de travail par l’évaluation et l’installation de sources renouvelables pour la production, cuisson et éclairage.
À cela s’ajoutent la promotion de la gouvernance et la planification de l’utilisation des terres. « Il eut aussi la consolidation des capacités des acteurs dans la chaîne de valeurs des produits agro-sylvo-pastoraux», a cité monsieur Tiendrebéogo. Au regard des résultats, il a remercié les partenaires du projet à savoir la Convention des nations unies pour le développement durable (UNCDD) et le ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique. Il a exhorté à des échanges fructueux pour l’amélioration de la mise en œuvre du projet.
Le point focal UNCDD du Burkina Faso, Lazare Tagnabou a souligné que les trois pays concernés par le projet participent à la rencontre dans un contexte marqué par la réduction des moyens de subsistance des populations. Il pointe du doigt la COVID 19 et l’insécurité qui ont entrainé des déplacés internes tout en exacerbant la dégradation des terres et amenuisent les moyens de riposte contre les effets des changements climatiques et la perte de la biodiversité. Malgré tout, le projet a agi au profit des communautés.
Dans les explications de Tagnabou, LOGMe a concerné les domaines de l’eau, l’énergie renouvellement et la restauration des sols. « Les plaques solaires, les biodigesteurs ont contribué à donner de l’énergie propre aux populations. Il eut également des forages qui ont permis d’étendre la production des ménages », a indiqué le point focal.
À cela s’ajoute le renforcement des capacités des acteurs sur les outils de planification de gestion des terres. Le projet a aussi pris en compte la question environnementale en formant les acteurs sur la transformation des produits forestier non-ligneux.
Le chef des programmes de l’Union internationale pour la conservation de la nature ( UICN) Burkina, Dr Jacques Somda, fait comprendre que le Ghana, le Burkina et le Niger ont signé une convention sur la neutralité de la dégradation des terres en 2015. L’objectif est de restaurer les sols dégradés et préserver ceux qui ne sont pas encore détériorés.
Dr Somda confie que son organisation a aidé les bénéficiaires à formuler et évaluer les actions terrain. Vu que les sources de financement des projets sont limitées, les populations sont enseignées à connecter la restauration des terres à des opportunités. « On ne restaure pas pour restaurer. En restaurant, cela permet de produire afin d’augmenter les revenus des ménages. Alors, la terre est une multitude d’opportunités», argue-t-il.
Après la présentation des résultats, des difficultés, les membres du comité consultatif vont faire des recommandations pour une meilleure mise en œuvre du projet.
Dr Birguy Lamizana, Représentante du Mécanisme mondial de la Convention des nations unies pour la lutte contre la désertification( MM CNULCD) , laisse entendre que le projet a été financé par le gouvernement italien. Les actions menées sont pour la restauration des terres mais surtout au bénéfice des communautés à la base qui souffre des aléas climatiques.
Malgré le retard de démarrage du projet lié à la COVID 19, le bilan est jugé satisfaisant par Dr Lamizana. « De 4% à la première année de mise en œuvre, le projet LOGMe est passé à 48% de réalisation dès la deuxième année après l’installation des instances. À la troisième année, c’est 75% de taux réalisation. Je vois un engagement des populations bénéficiaires et des acteurs d’exécution », foi de la Représentante de MM CNULCD. Le projet a aussi permis de réduire les migrations car les populations ont des terres pour produire et se faire des ressources. Les populations sont interpellées a pérennisé LOGMe pour le bien de la biodiversité.
LOGMe est lancé au Burkina en 2020 et se poursuit jusqu’en 2024. Il est mis en œuvre dans la région du Centre Sud et Centre-est. Près de 95 mille personnes bénéficient du projet au pays des Hommes intègres dont les femmes et les jeunes filles sont majoritaires. Les premiers investissements ont commencé en 2021 au Burkina.
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