Production de piment : Apouri Moukoukem, l’homme qui veut révolutionner ce secteur

Apouri Benoit  Moukoukem  est producteur de piment. Natif de Tiébélé, il est dans cette activité depuis 2007. Des hauts et des bas, il y en a dans son activité. Monsieur Moukoukem se confie à une équipe de Info Nature. C’était le 15 juin 2021 dans son champ de piment.

De Frank Pougbila et Sylvain Ahikoutou Nassara ( collaborateur)

28 ans. Apouri Benoit  Moukoukem  est cultivateur. Sa spécialité, la production du piment. Depuis, 2007, il a tourné dos au chômage. Il s’est créé une porte de sortie pour gagner de quoi se nourrir. Puis très vite, cette activité deviendra un business pour lui.

Installé à Tiyalo, un village de la commune rurale de Tiébélé, Moukoukem occupe un demi-hectare pour la culture de son piment.  Le vendredi 15 octobre 2021, il était dans son champ. Autour de 11 heures, une équipe de Info Nature visite son lieu de production.

Daba sur les épaules, Apouri défi le soleil. Malgré les vannes des rayons soleil dont laissait descendre le ciel, il tenait droit dans son champ. Il a l’habitude. C’est une pratique qui date depuis qu’il a laissé les études très tôt ( niveau cours moyen) pour s’y lancer dans le travail de la terre.

 « Nous avons fait l’école et nous sommes aujourd’hui jardinier », laisse-t-il entendre. Il ne regrette pas son choix d’avoir abandonné les études. « C’est un métier rentable. La jeunesse doit travailler. Chacun de nous a une place quelque part. Il y a de l’emploi. Les jeunes doivent s’engager », dit-il.

Production de piment Tiébélé
Moukoukem dans son champ de piment

«À travail égal, salaire égal», dit-on. Même si Moukoukem n’est pas salarié, il est obligé de travailler avec ses forces pour atteindre les résultats au moment des récoltes venu. Et pour cela, il rencontre des difficultés.

La première difficulté est la disponibilité de l’eau. « La période que nous plantons les pieds de piments est un moment où le soleil brille. Ainsi, il est difficile de transporter si l’on n’a pas une retenue d’eau. Pendant les périodes de chaleur, il faut au moins trois arrosages par jour. Et les marigots tarissent vite de nos jours», explique l’agriculteur.

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L’autre préoccupation est la disponibilité des intrants agricoles. Il pointe du doigt l’inaccessibilité des coûts de l’engrais. « Il y a un manque de moyen pour l’acquisition de l’engrais. Et les machines pour l’eau», dit-il. D’ailleurs, il a une alternative pour se rendre indépendant des engrais chimiques.

Les fruits du piment de Moukoukem
Les fruits du piment de Moukoukem

 Il veut aller à la restauration de son sol et sa préservation. La solution, il compte mettre en place des fermes pour l’élevage.  De cette ferme, il exploitera les excréments pour en faire du compost naturel.

En plus de cela, il a un projet de mettre en place des forages afin d’être autonome de l’eau et profiter faire des plantations d’arbres.

Il décrie aussi la mévente. «L’achat est aussi rare. Tantôt, il y a pénurie. Aussi, ce sont les Ghanéens qui achètent et fixent les prix en fonction de leur monnaie. Donc, on souffre du phénomène», s’attriste Moukoukem.

La solution qu’il attend apporter est la transformation sur place du piment. Le piment est présent dans presque tous les plats. Il facilite, selon ses consommateurs, la digestion. Le transformé sera plus rentable. C’est la réflexion faite par le producteur.

À la jeunesse du Burkina Faso, Moukoukem adresse un message. « les jeunes doivent entreprendre.   Être jardinier vise à développer le pays et à se nourrir. Au lieu d’aller à l’exode rural, c’est mieux de prendre les terres qui sont disponibles pour en faire une activité rentable», conseille-t-il.

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