Élevage de porcs : Angèle Koubatou, l’amazone de Tiébélé
Veuve et mère de quatre enfants, Angèle Koubatou excelle dans l’élevage des porcs. À Tiébélé, dans le Nahouri, elle est un exemple pour toute la population. Info Nature est allée à la rencontre de cette porchère.
Veuve, elle gagne sa vie. Loin de la mendicité, Angèle Koubatou trouve son «salut» dans l’élevage. Contrairement à certaines femmes qui préfèrent remettre leur sort dans les mains de la belle famille après le décès de leur époux, cette veuve peut se sentir fière. Assise sous un manguier, elle attend une équipe de Info Nature. À côté d’elle, sont attachés des moutons. Les poules également se promènent en quantité dans la cour de la concession. Ces animaux sont pour dame Koubatou. Mais, au-delà de l’élevage des moutons et poules, la veuve excelle dans l’élevage des porcs.
Reconnue par les populations de Tiébélé pour son attention accordée aux animaux, elle ne tarde pas à être indiquée comme l’une des meilleures dans ce domaine dans cette localité. Mais, son histoire avec les porcs remonte de 2018. Accompagner par un projet pour l’élevage de moutons, elle construit une ferme. Cette activité lui rapporte vite du bénéfice. « C’est avec le gain des moutons que je paie la scolarité de mes enfants et nourrit la famille», relate la porchère.
Malgré que l’élevage de ces petits ruminants lui rapportait assez, elle trouve plus de la passion pour les porcs. C’est ainsi qu’en 2018, elle acquiert ses premiers porcs ( mâle et femelle). Appuyée par sa coépouse ( la femme du petit frère de son défunt mari), elle érige une porcherie. Elle se lance à fond dans cette activité. Les difficultés sont énormes. « Élever les porcs demande plus de courage. Pour trouver l’aliment, c’est un casse-tête. Au début, j’ai pris 40 sacs pour une dizaine de porcs. Cela n’a pas fait un trimestre quand l’aliment est fini», confie Madame Koubatou.
En plus de cela, l’autre problème est la disponibilité de l’eau. « Après avoir alimentés les porcs, je les lave afin qu’ils soient en bonne santé. Cela demande beaucoup d’eau pour l’abreuvage et le lavage. Pourtant, il n’y a pas de retenue d’eau sur place. Je suis obligée d’aller transporter», révèle la porchère.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Madame Koubatou gagne sa vie dans cette activité. À l’approche des fêtes, elle s’offre de quoi faire les festivités à travers l’achat de ses porcs. « Je vends quelques têtes pour offrir à mes enfants leurs habits et acheter de quoi faire la fête», dit-elle.
Pour rehausser son élevage, elle plaide auprès des autorités et associations pour un accompagnement. «Je souhaite un accompagnement pour l’acquisition de l’aliment. Avec cette aide, je pourrai augmenter ma production et je n’aurai plus à tendre la main», souhaite la porchère.
La porcherie de dame Koubatou contient une quarantaine de porcs. Pour une organisation pratique de son travail, elle a construit des cellules à l’intérieur de la porcherie. Ainsi, les truies et les porcs sont dans des cellules différentes. Les porcelets et les nourrains sont aussi à part. «Cela permet d’éviter le désordre dans la porcherie. Aussi, l’alimentation pourrait être bien partagée», se justifie la dame.