Elevage au Burkina : des chercheurs se penchent sur des stratégies de diffusion des technologies et des innovations

Le Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV) était en atelier, le lundi 26 juillet 2021 à Ouagadougou. Composés de chercheurs Burkinabè et d’Américains, les participants présentent les résultats du diagnostic participatif réalisé avec l’appui de l’INERA dans le cadre du projet pilote TCP/BKF/3605. Aussi, ils identifient des techniques et technologies adaptées à la résolution des contraintes de production et planification de la formation des formateurs sur l’utilisation logiciel de rationnement des rations équilibrées et à moindre coûts pour les petits ruminants développé par le projet EQUIP.

De Frank Pougbila

Le sous-secteur de l’élevage contribue pour plus de 18% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) et représente près de 26% des exportations en valeur. Il permet de lutter contre la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire et à l’amélioration des productions végétales. Cependant, il reste confronter à d’énormes difficultés. L’on cite la faiblesse des liens institutionnels entre les instituts de recherche, les services de vulgarisation agricole et les producteurs.

Le Burkina Faso est persuadé que la résolution de ces difficultés passe par le renforcement et l’amélioration de la collaboration entre les instituts de recherche et les services de vulgarisation. D’où, l’instauration d’un cadre de concertation à travers le Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV).

Une manière pour de mettre en place de meilleures stratégies de diffusion des technologies et des innovations. Autrement, c’est une occasion de renforcer la liaison recherche-développement (RD) et créer les conditions d’une participation fructueuse au succès du Système National de Vulgarisation et d’Appui Conseil en Elevage (SNVACE). Son document a été présenté le 26 décembre 2019 à l’atelier bilan des activités du projet TCP/BKF/3605.

Le lundi 26 juillet 2021, le CSTV était en atelier de « concertation entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs » à Ouagadougou. Ils œuvrent en vue de proposer des canaux et stratégies de financement pérennes des sessions du Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV).

Pour la session du CSTV de 2021, elle sera organisée en collaboration avec le Projet EQUIP de l’Université de Floride et mis en œuvre au Burkina Faso par le département productions animales de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles du Burkina Faso (INERA).

Présentation des résultats

Était présente la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, chargé de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Maminata Traoré. A l’entendre, les objectifs sont entre autres la présentation des résultats du diagnostic participatif réalisé avec l’appui de l’INERA dans le cadre du projet pilote TCP/BKF/3605.

Aussi, l’identification des techniques et technologies adaptées à la résolution des contraintes de production et planification de la formation des formateurs sur l’utilisation logiciel de rationnement des rations équilibrées et à moindre coûts pour les petits ruminants développé par le projet EQUIP.

Le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Modeste Yerbanga souligne que malgré l’apport du secteur de l’élevage, ses acteurs vivent toujours dans la précarité. Cette persistance de la pauvreté, rappelle le ministre, est la conséquence directe de multiples difficultés qui limitent le développement du sous-secteur de l’élevage.

Ministre Modeste Yerbanga
Le ministre en charge des Ressources animales,le Dr Modeste Yerbanga note que le taux de pauvreté de situe à 40,1% en 2016.

 Il cite notamment celles d’ordres technique, institutionnel, socio-économique et environnemental, mais aussi le faible niveau de transfère des techniques et technologies éprouvées dû à l’affaiblissement des liens entre les services de vulgarisation et les instituts de recherche.

Pour lui, la résolution de ces contraintes sectorielles a poussé son département a élaboré et adopté en 2016 le Système National de Vulgarisation et d’Appui Conseil en Elevage (SNVACE). Le Dr Yerbanga est persuadé que le succès de la mise en œuvre de ce système national doit passer nécessairement par le développement de la liaison entre Recherche -Vulgarisation – Production.

De même, dit-il, il faut un diagnostic participatif préalable des contraintes de production impliquant les chercheurs, les vulgarisateurs et les bénéficiaires, la programmation et le suivi évaluation systématique des activités de vulgarisation, permettant une bonne organisation du travail et une évaluation régulière des performances des services de vulgarisation.

Problème d’aliments pour l’élevage

 « La formation continue et en cascade des agents vulgarisateurs, la tenue annuelle de sessions de bilans et de programmations avec la participation de la recherche et la prise en compte des questions liées aux changements climatiques » sont d’autres alternatives énumérées.

 Tout en souhaitant de riches échanges, il réaffirme sa disponibilité à mettre en œuvre les recommandations qui seront formulées à l’issue des travaux.

MRAH université Floride CSTV
Les participants ont pris connaissance des résultats.

Le professeur Adesogan Adegbola, de l’Université de Floride aux États-Unis d’Amérique, traduit sa satisfaction quant au partenariat qui existe entre les deux pays. Il fait savoir qu’à son arrivée, il a pris des informations sur le gros problème qui impacte l’élevage au Burkina. La réponse a été le volet aliment. « J’ai pu moi-même constaté que le pays est confronté au problème d’alimentation pour l’élevage », confie le directeur.

La bonne nouvelle, fait-il savoir, des solutions ont été trouvées. Trois communications sont programmées afin de présenter les résultats. Les thématiques sont la discussion des stratégies de mise à l’échelle des résultats de recherche des projets EQUIP et LSIL et proposer des stratégies de pérennisation du Conseil Scientifique et Technique de Vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV).

Aussi, la discussion let la proposition du profil et le nombre d’acteurs du ministère et partenaires à former sur le logiciel de rationnement des petits ruminants développé par le projet EQUIP. Puis, l’appréciation des résultats du diagnostic participatif et identifier des techniques et technologies adaptées aux contraintes issues dudit diagnostic.

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