Urgence écologique : Le Burkina Faso perd 83 000 hectares de forêts par an

Le Burkina Faso, déjà confronté à de nombreux défis environnementaux et socio-économiques, se trouve face à une crise écologique majeure : la déforestation galopante. Selon des données du ministère en charge de l’Environnement sur la télévision nationale du Burkina à l’occasion de la Journée internationale de l’environnement, le pays perd en moyenne ,chaque année, 83 000 hectares de forêts. Une situation alarmante qui appelle à une action immédiate et concertée.

De Frank POUGBILA

Les causes de cette déforestation sont nombreuses et complexes. L’agriculture sur brûlis, l’exploitation illégale du bois, la collecte du bois de chauffe et les feux de brousse incontrôlés sont autant de facteurs qui contribuent à la destruction des forêts. Ces pratiques, souvent dictées par la nécessité de survie des populations rurales, accentuent la pression sur les écosystèmes forestiers déjà fragiles.

Les conséquences environnementales

La perte massive de couvert forestier entraîne une série de conséquences écologiques désastreuses. Les forêts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en capturant le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Leur destruction contribue ainsi au réchauffement climatique, aggravant les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations.

De plus, les forêts sont des réservoirs de biodiversité. Leur disparition menace de nombreuses espèces animales et végétales, certaines étant endémiques et déjà en danger d’extinction. La déforestation perturbe également les cycles de l’eau, affectant la disponibilité des ressources hydriques pour les populations humaines et animales.

Les impacts socio-économiques

Au-delà des conséquences environnementales, la déforestation a des répercussions directes sur les communautés locales. Les forêts fournissent des ressources vitales telles que le bois de chauffage, les produits médicinaux et les matériaux de construction. Leur disparition entraîne une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, exacerbant les inégalités sociales.

Les populations rurales, qui dépendent fortement des ressources forestières pour leur subsistance, sont les plus touchées. La perte de la couverture forestière réduit également la productivité agricole, aggravant la crise alimentaire dans un pays déjà vulnérable.

Face à cette situation critique, il est impératif d’agir rapidement et de manière concertée. Les autorités burkinabè doivent renforcer les politiques de protection des forêts et promouvoir des pratiques agricoles durables. L’éducation et la sensibilisation des communautés locales sur l’importance de la conservation forestière sont également essentielles.

Les partenaires internationaux et les organisations non gouvernementales ont un rôle crucial à jouer en apportant un soutien technique et financier pour des projets de reforestation et de gestion durable des forêts. La coopération régionale est également nécessaire pour lutter contre la déforestation transfrontalière et mettre en place des stratégies communes de préservation de l’environnement.

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