Technologie : des ingénieurs tunisiens veulent transformer l’air en eau

Pendant que la question de réchauffement climatique se pose avec la raréfie des ressources en eau potable, des ingénieurs tunisiens ont présenté à Vivatech, le salon de l’innovation technologique français, une machine capable de transformer l’air sec en eau.

De Emmanuel GOUBA 

Transformer l’air sec eau, une idée proche d’une utopie mais déjà réalisée. En Tunisie, des ingénieurs tunisiens ont réaliser ce rêve. Ils ont présenté une machine capable de transformer l’air en eau à Vivatech, le salon de l’innovation technologique français, le 17 juin 2022.

Selon nos confrères de RFI, c’est un appareil qui a une forme d’œuf, toute blanche, avec un robinet et un petit écran tactile. Sur le dessus, une sorte de petite cheminée, qui laissait entendre un léger ronflement. Iheb Triki est l’un des deux fondateurs de la société Kumulus. Il explique que c’est un générateur de rosée : un objet capable de transformer l’air sec en eau.

Le fonctionnement est simple. C’est une succession de filtres, précise Iheb. « L’air est filtré contre les particules en premier lieu. Après, cet air-là rentre dans la chambre froide. C’est là que le phénomène de la rosée a lieu. L’air continue ensuite son chemin. L’eau qui a été créée via le phénomène de rosée passe par un filtre contre les particules et deuxième filtre contre les bactéries avant d’être minéralisée puis stockée. »

L’appareil électrique est fabriqué en grande partie avec des matériaux facilement recyclables : de l’inox et de l’aluminium. Le réservoir, lui, se remplit en continu. À Dubaï, la machine produirait de 40 à 50 litres en moyenne par jour. Au fond du désert tunisien, dix litres.

Un système d’abonnement

Le prix n’est pas encore connue. La raison : « On n’est pas dans la vente de la machine, on est dans la vente de l’eau. Et donc, du coup, quand on vous donne la machine, vous nous payez pour le service qu’il y a derrière, changement de filtre, maintenance, veille, via notre web App, mais surtout les tests qu’on fait de manière quotidienne et mensuelle aussi pour la qualité de l’eau, » explique Triki et l’un des concepteurs de l’appareil. D’après la société, le prix au litre est 10 à 20 % moins cher que l’eau minérale en bouteille.

Il explique que l’eau que genère l’appareil est de qualité. « On l’a testée à côté d’une usine chimique de produits chimiques. La pollution n’est pas visible, mais elle est dans l’air. L’eau était bonne. La raison est simple : il y a assez de filtres mais en plus le phénomène de condensation fait que certaines particules, notamment les métaux lourds, sont naturellement filtrés », affirme Iheb Triki.

Même si cette invention semble ingénieuse, elle peut paraître problématique pour les défenseurs de l’environnement.

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