Système semencier : le Burkina Faso bénéficie d’un cadre législatif, stratégique et opérationnel dense

Le rapport de l’atelier de restitution Processus de recherche participative et mission d’établissement des faits 2017 a livré son verdict sur la transformation des systèmes semenciers et l’accaparement des ressources génétiques au Burkina Faso et en Afrique de l’ouest. Le constat sur le terrain montre que les semences paysannes sont appréciées. 

De Frank Pougbila

Noufou Koussoubé du Cadre au niveau de la Fédération nationale des Groupement Naam dans la région du Nord a fait le constat de la situation des systèmes semenciers au Burkina Faso.  La réalité sur le terrain est que deux types de semences se côtoient dans la Région du Nord.

Il s’agit des semences paysannes et celles dites améliorées. « Plus de 80% de la population utilise les semences paysannes qui sont appréciées», révèle-t-il. Elles y trouvent une certaine liberté et une confiance par rapport aux semences améliorées promues par le Gouvernement et les projets de développement.

Par ailleurs, les paysans ne refusent pas les semences améliorées car leur distribution s’accompagne souvent d’engrais dont ils ont besoin pour leurs cultures, indique  M. Koussoubé.

Portant sur le contexte législatif et politique au Burkina Faso,  Aline Zongo de INADES FORMATION souligne deux principaux textes communautaires qui régissent le secteur semencier en Afrique de l’Ouest.

Il s’agit du Règlement c/reg.4/05/2008 qui porte sur l’harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plants dans l’espace CEDEAO.

L’autre est l’accord de Bangui établissant une organisation Africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI) (acte de 1999) qui fixe les règles relatives à la propriété intellectuelle applicable aux semences d’origine végétale.

Elle ajoute que dans le cadre législatif, il existe la loi n°010-2006/an portant règlementation des semences végétales au Burkina Faso régit l’ensemble des activités relatives aux semences végétales au Burkina Faso.

Elle s’applique à toutes les semences agricoles et forestières issues de variétés améliorées ou traditionnelles. Mais elle ne s’applique pas aux grains dont l’usage est libre, sous réserve des lois et règlements en vigueur au Burkina Faso, fait savoir Mme Zongo. 

Elle compte 3 décrets et 12 arrêtés. Cette loi prévoit la mise en place d’un Comité national des semences et d’un Fonds d’appui au développement du secteur semencier.

Au niveau du cadre stratégique, dira Mme Zongo, elle est composé de la Stratégie nationale de développement durable du secteur semencier élaborée en 2010 qui est la référence pour toutes les interventions en matière de semence au Burkina Faso.  Un Plan d’action opérationnel dont le but est de concrétiser les grandes orientations stratégiques et 8 grandes actions y sont prévues.

Le rapport révèle qu’en conclusion, le Burkina Faso bénéficie d’un cadre législatif, stratégique et opérationnel dense et relativement plus structuré et dynamique comparativement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

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