Semences paysannes : le COASP Burkina élaboré son programme 2023-2024
Durant deux jours, des membres du Collectif des Organisations et associations pour les semences paysannes (COASP) Burkina se sont retrouvés en atelier à Ouagadougou. Ces travaux des 22 et 23 novembre 2022 ont permis d’élaborer le programme de ses activités de 2023 et 2024. Les résultats d’une étude sur l’impact de l’insécurité sur les semences paysannes ont été restitués.
L’objectif de l’atelier était de partager et valider les résultats de l’étude sur « l’impact de la crise sécuritaire sur les systèmes semenciers paysans au Burkina Faso». Aussi, d’informer les membres et recueillir les initiatives en cours en vue d’élaborer le programme d’activités 2023 -2024 du COAS-Burkina.
Les organisations membres du COASP ont travaillé d’arrache-pied pour des résultats satisfaisants à la sortie de la rencontre. Le Président du collectif, Richard Minoungou résume que le premier jour est consacré à la présentation des résultats de l’étude.
Ces travaux de recherche ont concerné six régions touchées par le terrorisme à savoir l’Est, le Centre Nord, Nord, la Boucle du Mouhoun, le Plateau central et le Centre. Il ressort que les personnes victimes du terrorisme, en se déplaçant, laissent derrière elles les semences paysannes.
D’autres consomment leurs semences paysannes par manque de vivres. Parmi les semences paysannes perdues, l’on a le mil, le gombo, l’oseille,le sorgho, la patate.
Aux termes de cette étude, les commanditaires des travaux affirment que le droit à l’alimentation des populations déplacées internes au Burkina Faso est sérieusement affecté et mis à rude épreuve par l’effet du terrorisme. « La situation est encore plus alarmante lorsqu’on analyse la situation d’un PDI qui, ayant perdu son conjoint, a fui pour s’abriter dans une autre localité sans rien apporter.
Cette situation entraine la perte et la non récupération des semences paysannes car elles sont détruites soit par l’action de l’homme ou soit par les conditions de conservation.
Des recommandations ont été faites», peut-on lire dans le rapport de l’étude.
Au titre des recommandations, il s’agira de mobiliser les ressources nécessaires pour prendre en compte l’urgence de la préservation et de la sauvegarde des semences paysannes en rapport avec la situation sécuritaire. Travailler à la reconstitution des semences paysannes perdues et faire la promotion des semences paysannes sur toute l’étendue du territoire.
L’autre aspect de l’atelier fut l’élaboration des activités de 2023-2024. Durant cette période, Il y aura des plaidoyers pour la sauvegarde, la promotion et la valorisation des semences paysannes.
Le COASP Burkina va cartographier les acteurs œuvrant pour les semences paysannes. Il fera un répertoire des variétés paysannes existantes tout en animant des ateliers de formations et d’informations dans les régions. La communication sera renforcée à travers la participation à des émissions sur les médias.
Au cours de l’atelier, la Commission Nationale pour la Gestion les Ressources Phytogénétiques (CONAGREP) a informé les membres du COASP-Burkina du processus d’élaboration de la stratégie nationale de gestion des ressources phytogénétiques. Youssouf Compaoré, chef de département bioéthique et législation, fait savoir que le domaine de la conservation, beaucoup d’efforts sont consentis par les communautés et certaines ONGs pour maintenir la diversité génétique des espèces céréalières, maraichères, et forestières, pour
l’alimentation et la nutrition. Du côté de l’Etat, son département envisage une cartographie des ressources Phytogénétiques afin de rédiger une stratégie nationale pour une gestion durable des dites ressources.
Les participants ont apprécié les travaux. Clarisse Diasso, de l’Association nourrir sans détruire (ANSD) et Omar Kaboré, de l’Association pour la Recherche et la formation en Agroécologie (ARFA) sont sortis bien outillés pour continuer le combat pour la reconnaissance des semences paysannes.
Pour Madame Diasso, l’atelier a montré que l’urgence de promouvoir les semences paysannes est présente. Si rien n’est fait, dit-elle, le risque le disparition des semences paysannes est programmé au regard des gros moyens investis dans les semences améliorées.
Omar Kaboré confirme que le terrorisme impacte fortement dans région de l’Est où ils sont basés. Toutefois, il rassure que les acteurs œuvrant pour les semences paysannes et l’agroécologie ne baissent pas les bras. Des actions sont menées individuellement mais aussi collectivement au sein du COASP.
En rappel, l’étude sur l’impact de la crise sécuritaire sur le système semenciers est réalisée par le COASP Burkina et FIAN Burkina.
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