Sécheresse en France: fleuves et rivières se cherchent 

C’est du jamais vu depuis 1976, année de référence sécheresse en France. La Loire, qui traverse le pays d’Ouest en Est, a atteint des niveaux très bas et la navigation fluviale est à la peine sur le boulevard du Rhin. Dans toutes les régions, les vigies de l’eau sont sur le pont. 

En 1976, à Tours, la Loire n’avait plus que la la taille d’une modeste rivière. Fin juin, le président de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, parlait d’une « calamité nationale » à laquelle devait répondre la « solidarité nationale ».

Et cette année encore, sur la Loire, les pêcheurs, premiers observateurs de l’état des cours d’eau et de leur biodiversité, sont inquiets. Aux abords d’Orléans, au sud de la capitale, Mani Fishing, un pêcheur est l’un des seuls a avoir jeté son hameçon dans le canal de Concriers, par la chaleur étouffante de ce début du mois d’août.

Reliée à la Loire quelques mètres plus loin, la retenue d’eau subit le même sort que le fleuve : un mètre d’eau en moins par rapport à début juillet, selon Vigicrues, le site d’information du gouvernement. Lors de la précédente canicule, l’eau de la Loire à cet endroit avait atteint 32°, obligeant certaines espèces à se retrancher en profondeur ou dans les cours d’eau alentours. Plusieurs préfectures comme celle des Côtes d’Armor, en Bretagne ou du territoire de Belfort, à l’Est, ont d’ailleurs interdit la pêche dans leurs cours d’eau jusqu’à septembre.

En Bretagne toujours, la préfecture d’Ille-et-Vilaine est inquiète et les cours d’eau en souffrance. Le département est en état d’alerte depuis le mois de mai. Contactée par l’AFP, la préfecture assure que « sept mois globalement déficitaires en pluie à l’échelle régionale » ont été constatés depuis octobre 2021. Ces eaux de pluie ruissellent habituellement vers les barrages qui constituent 75% de la production d’eau potable en Bretagne, et dont les ressources « pour l’alimentation des réseaux publics est la plus préoccupante », toujours selon la préfecture.

Sur tout le territoire, les fonctionnaires des Directions régionales de l’environnement -environ 200 personnes- procèdent à des mesures et relevés qui sont adressés à l’Office français de la biodiversité (OFB), et utilisés ensuite pour la prise d’arrêtés préfectoraux de restriction de l’usage de l’eau.

Avec RFI

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