Promotion des produits locaux : Clarisse Kaboré, une héroïne 

Clarisse Kaboré inspire. Femme battante et entrepreneure dans la valorisation des produits locaux, elle raconte son histoire. Ses débuts, l’installation de l’Unité de transformation des céréales du Faso, ses difficultés et sa vision sont dans cet article de Info Nature.

Frank Pougbila et Emmanuel Gouba

L’Unité de Transformation des céréales du Faso (UTCF) est mise  en place par une femme. Clarisse Kaboré, alors qu’elle était sans emploi et jeune mariée, doit se trouver de quoi nourrir sa famille. C’est ainsi qu’elle se lance dans le jardinage aux côtés de ses beaux-parents. Elle pratiquait cette activité sans pouvoir joindre les deux bouts.

Sa vie va changer quand elle gagne l’opportunité de formation par l’action sociale de Tanghin (Ouagadougou). Madame Kaboré avait le choix entre le jardinage, l’élevage et la transformation. Elle décide de devenir transformatrice. Après moins de deux ans de formation, elle va prendre son envol toute seule.

Sans attendre d’obtenir un financement quelconque, elle va mettre en place son business. Avec ses ustensiles de cuisine, elle va démarrer. « Je n’avais rien comme équipement. Je devrais forcément avoir une conditionneuse pour mes produits. J’ai une technique. C’est avec un fer à repasser que je cordonnais », se souvient dame Kaboré.

Sans employé et installé à domicile, elle va, elle-même, commercialiser ses produits. « Je portais sur la tête. Je rentrais dans les lieux publics pour faire vendre mes produits. C’est ainsi, que j’ai eu des alimentations qui prenaient des échantillons ». Avec ces petites économies, elle a pu mettre de l’électricité  et une installation d’eau dans sa famille. Elle s’acheter un vélo pour accroitre ses ventes.

Les choses vont commencer à rentrer en ordre lorsqu’elle a pu s’acheter une conditionneuse. « J’ai recruté une employée », confie-t-elle. Pour augmenter la production, elle achète un terrain dans le quartier Kamboisin de Ouagadougou. Avec aujourd’hui, plus d’une trentaine d’employé, deux unités de production, un véhicule de livraison, Clarisse Kaboré est un modèle dans le domaine de la transformation des produits locaux.

Le maïs, le mil, le riz, le sorgho constituent entre autres les matières premières.  En produits finis, l’on a la farine, les couscous, du fonio, des épices, des biscuits, des jus, des produits forestiers non-ligneux. Pour répondre à la demande du marché international, madame Kaboré veut industrialiser son entreprise. « La demande est forte mais nous sommes semi-industriel », dit-elle. La solution est aussi simple.

Elle propose que l’Etat subventionne la matière première afin de faciliter la promotion des produits locaux sur le marché international. « La Guerre en Ukraine a augmenté les prix du blé. C’est une opportunité pour valoriser les produits locaux. J’ai la capacité de faire du pain à base des produits locaux. Mais, je n’ai pas le matériel », a-t-elle souligné, toute triste.

Elle invite les femmes à s’y lancer dans l’entrepreneuriat agricole sans attendre. C’est un domaine qui nourrit son homme et la nation. « Les employés qui  travaillent dans l’Unité de transformation des céréales du Faso gagnent leur vie », argue-t-elle.

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