Promotion de l’agroécologie : un forum de réflexion depuis le Sénégal

Le forum d’échange sur l’agroécologie et la gestion durable des ressources naturelles bat son plein à l’hôtel du département de Tambacounda, au Sénégal. Il se déroule le lundi 20 novembre 2023. 

✍️ Frank Pougbila 

Après avoir fait l’état des lieux sur la pratique agroécologique, le communicateur, Mamadou Abdoulaye Sow a souligné les approches et démarches de l’agroécologie pour une gouvernance responsable des terres. 

Pour l’ouverture des travaux, le Préfet a traduit les civilités des autorités régionales aux caravaniers. Reconnaissant la pertinence de la lutte pour la prise en compte des questions de la terre, l’eau et les semences paysannes, il a rassuré quant à la prise en compte des recommandations qui sortiront de ce forum. Pour lui, c’est la première fois que Tambacounda vit au rythme de l’Afrique à travers le passage de cette caravane. 

Abordant dans la même lancée, le Secrétaire général du Conseil départemental de Tambacounda a fait savoir qu’un projet dénommé Dynamique de transition agroécologique locale (DYTAEL) est instauré afin de mettre en échelle l’agroécologie paysanne .

Des demi-lunes / Agroécologie

Selon le Secrétaire général, les terres sont devenues des marchandises: une situation désagréable qui met en péril la souveraineté et la sécurité alimentaire. « Il faut que les africains se prennent en charge. Avant, l’Afrique vivait de l’agriculture, la pêche et la chasse. Toutes ces richesses sont en voie de disparition par l’action de l’homme »,  dixit-il.

Le coordonnateur du Dytael, Boubacar Sangaré a confirmé les propos du Secrétaire général. Il rassure que ce projet suit les mêmes objectifs que la caravane ouest africaine. 

Tout en remerciant la mobilisation des autorités, le porte-parole de la CGLTE-OA, Massa Koné rappelle que c’est suite à l’appel de Dakar en 2016 que la convergence est née. L’objectif est de sensibiliser les organisations membres sur leurs responsabilités en faveur de l’environnement et d’interpeller les décideurs politiques pour une prise en compte des revendications des mouvements sociaux.  

«Sans terre, l’eau et les semences paysannes, il est illusoire de parler de développement durable », fait-il savoir. Projetant la vision de la CGLTE-OA dans 50 ans, Monsieur Koné s’interroge sur notre responsabilité en faveur des générations futures. Il invite les participants à s’assumer pour laisser un monde meilleur à la progéniture. Il alerte alors sur la montée des mers, l’avancée du désert et les fortes chaleurs. 

L’agroécologie est rentable

En marge de ce forum, des travaux de groupe ” Jooko” portant sur quatre thématiques ont été restitués : La valorisation des produits locaux, la problématique de la gouvernance foncière et la sécurité alimentaire, les mouvements sociaux et la justice climatique. 

Des recommandations ont été faites à la fin des échanges. Partageant l’expérience du Burkina Faso,Alassane Nakandé, point focal de la Dynamique Burkinabè, souligne que le Burkina, depuis le 1er janvier 2023, il y a une stratégie nationale sur la transition agroécologique. 

Il a ajouté  que le Mouvement africain pour les droits  environnementaux à l’Est du Burkina (MADEE) a institué des eco clubs au niveau des écoles. Ils sont ensuite transformés  en des clubs agroécologiques. Au Burkina, il y a eu l’installation des communautés  de pratiques agroécologiques paysannes dans plusieurs régions. 

La fin de la journée a été marquée par une marche vers la gouvernance. Reçu par le gouverneur de Tambacounda, les caravaniers ont remis le livret vert. Ce dernier a promis de faire diligence à la requête de la CGLTE-OA pour la protection des terres, l’eau et les semences paysannes.  

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