Organismes génétiquement modifiés : comprendre les méfaits de cette technologie
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont des organismes dont le matériel génétique a été modifié par génie génétique. Ils sont utilisés dans l’agriculture pour améliorer les rendements, la résistance aux maladies ou aux parasites, et pour réduire la dépendance aux produits chimiques. Cependant, ils suscitent aussi des inquiétudes et des débats, notamment en ce qui concerne leurs effets potentiels sur la santé et l’environnement.
Au nombre des méfaits potentiels des OGM, l’on a l’impact sur la santé. Il existe des préoccupations concernant les effets à long terme de la consommation d’aliments OGM sur la santé humaine. Les allergies. Il y a une possibilité que les OGM introduisent de nouveaux allergènes dans notre alimentation, ou augmentent les niveaux d’allergènes déjà présents. Ils peuvent aussi résister aux antibiotiques.
Certains OGM sont développés en utilisant des marqueurs de résistance aux antibiotiques, ce qui soulève des inquiétudes quant à la possibilité de transfert de cette résistance aux bactéries pathogènes pour l’homme. Certains OGM produisent des toxines pour repousser les parasites, ce qui pourrait avoir des effets sur la santé humaine si ces toxines s’avèrent nocives lors de la consommation.
Il est important de noter que les autorités de régulation dans de nombreux pays, y compris ceux de l’Afrique de l’Ouest, évaluent la sécurité des OGM avant leur approbation. Cependant, la recherche continue et le débat public reste actif. Comme les OGM sont relativement nouveaux, il existe une incertitude concernant les effets à long terme de leur consommation sur la santé humaine.
Impacts sur l’environnement
Les OGM peuvent menacer la biodiversité en contaminant les cultures non OGM et en réduisant la variété des espèces végétales à travers une contamination génétique. Les gènes des OGM peuvent se propager aux cultures non OGM et aux plantes sauvages, ce qui peut entraîner une perte de variétés indigènes et une réduction de la diversité génétique.
Le OGM peuvent avoir des effets sur les insectes et la faune . Les cultures OGM conçues pour être toxiques pour certains ravageurs peuvent également affecter d’autres organismes non ciblés, comme les insectes bénéfiques et les pollinisateurs. Les OGM peuvent modifier aussi les écosystèmes en changeant les interactions entre les espèces et en affectant les chaînes alimentaires.
Résistance des OGM
L’utilisation de cultures OGM peut conduire à une augmentation de la résistance chez les mauvaises herbes et les parasites, nécessitant l’utilisation de produits chimiques plus forts et plus diversifiés. Les OGM peuvent aller jusqu’à une résistance aux pesticides. L’utilisation de cultures OGM résistantes aux herbicides peut conduire à une augmentation de l’utilisation de ces produits chimiques, ce qui peut entraîner l’apparition de “super mauvaises herbes” résistantes.
Question éthique
Il y a des préoccupations éthiques concernant la manipulation du vivant, ainsi que des inquiétudes sur le contrôle des semences et de l’alimentation par de grandes entreprises. En pensant à l’intégrité des espèces, la question qui vient de savoir : est-il éthique de modifier les organismes vivants pour nos besoins sans tenir compte de leur intégrité naturelle ?
Le consentement des consommateurs est très important. Les consommateurs ont-ils le droit de savoir si leurs aliments contiennent des OGM et de choisir en conséquence ?L’impact des organismes génétiquement modifiés sur les générations futures est très important à s’interroger. Quel droit avons-nous de modifier le patrimoine génétique des espèces qui seront héritées par les générations futures ?
Avons nous accès et contrôle? Les OGM sont souvent contrôlés par de grandes entreprises. Est-il éthique que ces entreprises aient tant de pouvoir sur notre chaîne alimentaire ? Les agriculteurs peuvent devenir dépendants des semences OGM brevetées et des intrants associés, ce qui peut augmenter leurs coûts et réduire leur autonomie.
OGM au Burkina Faso
Il est important de noter que le débat sur les OGM est complexe et que les opinions varient largement. Le Burkina Faso a été l’un des premiers pays en Afrique à adopter le coton Bt, une variété de coton génétiquement modifiée pour résister aux insectes nuisibles. Les OGM ont été introduits au Burkina Faso en 2003 avec des essais de champs de coton Bt. La commercialisation à grande échelle a commencé en 2008. Cependant, en 2016, le Burkina Faso a décidé de suspendre la culture de coton Bt en raison de problèmes liés à la qualité de la fibre et des rendements. En clair ,il a été soulevé des questions sur son efficacité et son impact économique pour les agriculteurs.
Au delà du système alimentaire, au Burkina Faso, il y a l’introduction de moustiques génétiquement modifiés dans le cadre du projet Target Malaria, développé par des chercheurs de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Burkina Faso. L’objectif est de lutter contre le paludisme .
Ici aussi, les questions d’éthique et environnementales liées à l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés sont complexes. D’un côté, cette technologie pourrait réduire significativement la transmission du paludisme, une maladie qui a un impact majeur sur la santé publique dans le pays. D’un autre côté, il y a des préoccupations concernant les effets à long terme sur l’écosystème et la biodiversité.
Les questions éthiques incluent le consentement des communautés affectées, la transparence des recherches et des essais, et la gestion des risques potentiels. Sur le plan environnemental, il est important de considérer les impacts potentiels sur les chaînes alimentaires et les écosystèmes locaux.
Le sujet des organismes génétiquement modifiés nécessite un dialogue ouvert entre les scientifiques, les décideurs politiques, les communautés locales et les organisations de santé publique.