Migration climatique : le Sénégal, tout comme le Burkina, victime

La migration climatique, loin d’être une affaire des pays Sahéliens, concerne plusieurs pays dont les pays côtiers. Cet article fait un zoom sur la problématique de la migration climatique au Sénégal. 

✍️ Frank Pougbila, depuis le Sénégal

Dans une enquête publiée sur votre www.infonature.net, en décembre 2022, votre média environnemental vous plongeait dans l’univers des migrants climatiques dans les pays du Sahel ( Burkina, Mali, Niger). Le lien vers l’article burkina-faso-mali-niger-destins-croises-pour-des-agriculteurs-et-eleveurs-fuyant-les-crises-climatiques-et-securitaires//

Ces populations victimes des sécheresses, tarissement rapide des
eaux, inondations se retrouvent contraint à la fuite. Pour quelle destination ? À la recherche d’un climat adapté à leur condition. Dans ce départ forcé, certains se retrouvent sur les sites miniers à la recherche de leur “pain”.

Hélas. Au-delà du Sahel, les zones semi-cotières vivent le même problème climatique. Le samedi 25 novembre 2023, un journaliste de Info Nature  a fait le constat à Saint-Louis en République du Sénégal. Dans cette première ville coloniale française de l’Afrique de l’ouest, se trouve l’île de Saint-Louis construit sur l’estuaire du Fleuve Sénégal. Elle est classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000.

Une vue des pirogues des pêcheurs au niveau de l’île de Saint-Louis au Sénégal

La première activité génératrice de revenus est la pêche. Malheureusement , face à l’action de l’homme et les effets naturels, un dérèglement climatique s’installe. Les ressources halieutiques se font de plus en plus rares, une montée des eaux vers les habitats se constate, une disparition de certains poissons se remarquent et de villages victimes d’inondation aux alentours de l’île.

Pour résoudre le problème, une brèche artificielle a été ouverte en 2003 pour permettre l’évacuation des eaux. Avant l’ouverture, la ville était vulnérable aux inondations pluviales. La brèche a rendu la ville vulnérable aux affluences marines.

Compte tenu des migrations des eaux vers le sud de la “langue de Barbarie”,  les populations sont désespérées.  L’immigration clandestine pour les bras valides devient la triste solution. Les autres victimes sont réinstallés dans des nouveaux villages comme des réfugiés. Ces habitants sont obligés de vivre d’aides sociales.

Notre journaliste, Frank Pougbila a fait le constat

Les changements climatiques ne sont-ils pas une urgence mondiale ? Quels sont les rôles et responsabilités des différents acteurs concernés notamment les États et les populations ?

À ces questions, des réponses sont par Aboubacar Sy,  membre de la société civile Sénégalaise. Il confie que des ingénieurs et experts sur les solutions basées sur la nature ont visité l’île. Des études sont en cours pour résoudre le problème. Au-delà, un programme de plus de 30 millions de dollars avait été lancé par l’État Sénégal pour le relogement des populations victimes.

Aboubacar Sy de la société civile Sénégalaise invite à sauver la planète

Un plan de communication, ajoute-t-il, est élaboré afin de sensibiliser les populations sur l’impact de l’exploitation du gaz, du sable marin et la pêche sur l’île et la mer.

www.infonature.net

Boubah Sm’Art