Journée mondiale de l’alimentation : le Passoré a son premier marché écologique
Du 16 au 18 octobre, l’Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement Durable (APEDR) a réuni environs 200 personnes à Yako dans la Province du Passoré, Région du Nord. L’objectif, célébrer la journée mondiale de l’alimentation.
Élus de la Région du Nord, Services techniques déconcentrés, organisations de la société civile de la Région, représentants des communautés (femmes, jeunes, agriculteurs, éleveurs, tous ces acteurs étaient présents à Yako. Ils ont répondu à l’invitation de l’Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement Durable (l’APEDR ) et son partenaire Belge Solidagro. C’était à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation. Au nombre des actions, une conférence publique, des panels, le lancement du tout premier marché écologique de la région du Nord et une foire des produits locaux.
La conférence est animée par la FAO, APEDR, CNaBio, Bioprotect, le SPONG, le programme Benkadi, SOLIDAGRO et TIPALGA. Ces structures ont mobilisé des outils et des approches orientées sur l’alimentation durable. Une projection cinématographique est réalisée dans l’après-midi et les thématiques ont sur les dangers des pesticides et la souveraineté alimentaire. Le lancement du marché écologique de Yako a consisté à l’ouverture officielle de ce lieu public pour faciliter l’accès des produits agroécologiques dans la région du nord et particulièrement dans la ville de Yako.
Exposition des produits locaux est faite par des faitières agricoles intervenants dans l’agroécologie et la transformation des produits forestiers non ligneux (PFNL). Elle s’est déroulée durant 48 heures avec l’appui des projets et programmes agricoles de la région du Nord.
Faut-il le rappeler, cette activité se tient dans un contexte où le système alimentaire ne répond pas aux défis économiques, sociaux et environnementaux. L’agriculture fait souvent figure d’accusée quand on parle de climat. De même, l’ensemble des activités agricoles et alimentaires sont responsables de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. A la crise climatique dans les pays, s’ajoutent les conséquences à long terme de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine et de la crise économique qui en découle. Ces crises mettent en lumière les fragilités des systèmes alimentaires mondialisés et interdépendants. La précarité alimentaire ne cesse de s’accroitre et touche de plus en plus des personnes jusque-là relativement épargnées. Dans ce contexte, la « souveraineté alimentaire » est au cœur des enjeux.
La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à définir leurs propres politiques agricoles et alimentaires sans nuire aux populations des autres pays. Plus que jamais, il est nécessaire d’affirmer une vision de la souveraineté alimentaire où l’agroécologie a une place prépondérante, tout en préservant les ressources et en développant les petites exploitations et les productions locales. L’agroécologie a un rôle politique par les choix de société qu’elle induit et n’est pas une simple réponse technique ou marginale. Partout dans le monde, la société civile s’organise aussi pour peser sur les décisions politiques. Au Burkina Faso, des acteurs tels que la FAO, le CNaBio, la CPF, Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement Durable (APEDR) et bien d’autres acteurs mènent des actions de plaidoyers pour que les décisions politiques prennent en compte une dimension nationale et globale des enjeux agricoles et alimentaires pour un droit à une alimentation durable ici et ailleurs.
Des mouvements paysans aux marches pour le climat, les citoyens se mobilisent et interpellent les décideurs pour plus de justice sociale et écologique. Chaque 16 octobre, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO en anglais Food and Agriculture Organisation) célèbre la journée mondiale de l’alimentation qui commémore la date de sa propre création le 16 octobre 1945.