Insécurité dans le Centre Nord: un accès limité aux champs en 2021
L’insécurité impacte significativement la production agricole, notamment au Centre-Nord avec une baisse de près de 40% des superficies emblavées en culture maraîchère et un accès difficile aux champs, ce qui aggrave significativement l’insécurité alimentaire des populations.
La majorité des ménages arrive à se procurer deux repas par jour dans les régions du Centre-Nord et de l’Est, avec cependant des stocks alimentaires réduits et des revenus faibles, ce qui laisse présager des conditions alimentaires difficiles ces prochains mois avec l’adoption de mécanismes d’adaptation négatifs pour l’ensemble des populations vulnérables.
Dans la région du Sahel, la situation alimentaire risque de se dégrader, notamment en raison de la hausse du nombre de PDI, des incidents sécuritaires accrus et de la baisse des revenus, entraînant la diminution du nombre de repas consommé et le risque de recourir davantage à la vente des animaux pour faire face à cette situation. Sur le plan nutritionnel, les quatre provinces de la région étaient en phase «critique» jusqu’en avril 2021.
Une situation qui pourrait se dégrader davantage les mois prochains si aucune assistance humanitaire urgente n’est fournie. Dans la région du Nord, la plupart des ménages arrivent également à se procurer deux repas par jour grâce aux stocks résiduels et d’un assez bon approvisionnement des marchés en céréales.
Cependant, la situation nutritionnelle dans la région depuis le début de l’année 2021 fait état de 5 815 cas de malnutrition aiguë modérée et de 2 218 cas de malnutrition aigüe sévère, ce qui pourrait se détériorer davantage en raison de l’appauvrissement des stocks alimentaires et de la perte des moyens d’existence des ménages liée à l’insécurité grandissante dans la région.
Lesactivités de la campagne sèche ont été marquées par un tarissement précoce de certains points d’eau, dans la
région de l’Est notamment, avec des prix sur les marchés en légères hausses comparés à la moyenne. Dans la région du Nord, les résultats de production sont en baisse pour les différents produits maraîchers (oignon, pomme de terre et tomate) par rapport à l’année passée, notamment en raison des attaques de nuisibles, ce qui a occasionné une hausse des prix de plus de 15 pour cent pour des denrées de base.
Dans la région du Centre-Nord, les prix des céréales sont stables par rapport à l’année passée à la même période, sauf pour le niébé qui est en hausse. Pour la région de l’Est, 3 568 ha ont été emblavés en production maraîchère, fruitière et en culture de contre-saison pour une production totale de 30 614 tonnes.
Cependant,l’approvisionnement des marchés en céréales est inférieur à la moyenne et dans l’ensemble de la région, malgré une production de 172,75 tonnes de céréales et de 21,1 tonnes de légumineuses. Enfin, dans la région du Sahel, 410 ha ont été emblavés, toutes spéculations confondues. La production attendue est estimée à près de 8 042 tonnes.
Les producteurs sont cependant confrontés au problème de conservation de produits hautement périssables, comme la tomate, en raison notamment du manque d’infrastructures et de technologies adéquates pour la transformation et la conservation.
Dans les quatre régions les agriculteurs ont commencé les travaux préparatoires de la campagne agricole de la saison
humide avec la préparation des sols, la mise en place d’aménagements antiérosifs, l’épandage de la fumure organique et la réalisation des ouvrages de conservation des eaux et des sols.
Source : Bulletin d’information FAO Burkina