Gestion des déchets solides : les Hommes de médias sur les traces du PAGDM/VS

Le CEAS Burkina a organisé du 23 au 27 mai 2021 une caravane de presse. Les Hommes de presse ont sillonné les communes de Kombissiri, Kaya et Yako. Ils sont allés découvrir les actions menées par le CEAS Burkina et ses partenaires techniques et financiers dans le cadre du Projet d’appui à la gestion des déchets municipaux des villes secondaires du Burkina (PAGDM/VS). Reportage !

De Frank Pougbila

Il est 6 heures à Ouagadougou, ce 23 mai 2022. Le ciel est sombre car une pluie se prépare. Le chargé de communication du PAGDM/VS, Akiwan Aly Bilgo, embarque avec des journalistes pour 45 kilomètres de Ouagadougou. Avec comme compagnon la pluie, les reporters sont à Kombissiri, dans le Bazéga, après une heure de course. Pas de temps à perdre. Sous cette fine pluie, la Cellule de veille environnementale (CVE) de Kombissiri arpente les lieux de commerce.

Elle sensibilise sur les bonnes pratiques d’assainissement. L’accent est mis sur l’usage des poubelles afin de bien contenir les déchets solides. Membre de la CVE du secteur 1, Emmanuel Compaoré, rappelle que les déchets salissent leur cadre de vie et provoquent des maladies. Formé pour faire cette mission, M. Compaoré indique que les populations réceptionnent les messages de sensibilisation.

Toutefois, il existe des cas exceptionnels. « Il y a des populations dont le comportement ne change en dépit des approches », confie M. Compaoré. Ces cellules de veilles environnementales étant composées de personnes ressources notamment des leaders d’opinion, coutumiers et religieux, il rassure que les actions de sensibilisation se poursuivront. La CVE offre des bacs à ordure à des populations. Ces bénéficiaires s’abonnent auprès de l’Association pour la sensibilisation et la conscientisation sur le civisme et la citoyenneté au Bazéga (AS3C). Cette association, partenaire de CEAS Burkina, est dans la valorisation des sachets plastiques.

Donner de la valeur aux déchets….

Ali Compaoré, président de AS3C, et ses employés sont sur leur site quand les journalistes les ont rendus visite. Ils se hâtent pour fabriquer des tables faits à base des déchets plastiques. 50 kg de sachets est enfoui dans le mixeur (machine utilisée pour fondre le plastique) et il faut une heure de temps pour que le plastique soit bien fondu. Sur le site, le travail est organisé. Certains sont dans la fabrication du compost pour le maraichage, d’autres trient les déchets.

AS3C de Kombissiri
l’Association AS3C de Kombissiri en phase de fonte des sachets plastiques

« Les déchets collectés auprès des ménages, dans des poubelles, auprès des sociétés de fabrication d’eau sont utilisés pour confectionner les meubles. Le produit final peut être soit des pavés, des tables bancs, ou encore des bureaux », explique le président.  Il a traduit sa reconnaissance à l’association Burkina-Nassara qui a contribué à la construction du centre de tri, au CEAS Burkina, à Autre Terre et à la commune de Kombissiri.

A 14 heures, le cap est mis sur Kaya, dans le Sanmantenga.  L’équipe renouvelle ses énergies à travers un repos. Le lendemain, c’est l’Association Wasong-ma qui reçoit les Hommes de médias. Du porte-à-porte pour parler de la gestion des déchets solides auprès des ménages, dans le grand marché de Kaya. C’est le menu matinal. Le message est clair. L’usage du sachet plastique pour les achats n’est pas bénéfique pour l’environnement.

Utiliser le panier de la ménagère…

L’association Wasong-ma conseille le panier de la ménagère. Pour les sachets déjà utilisés, la population de Kaya est priée de les mettre dans les poubelles et surtout de s’abonner auprès de l’Association Wasong-ma pour l’enlèvement de leurs ordures. De façon unanime, les bénéficiaires de la sensibilisation reconnaissent que la cité du cuir  est « sale ». Le Centre médico-chirurgical Morija a confié sa propreté à Wasong-ma. Un tour dans cet hôpital témoigne de l’engagement de Wasong-ma.

L’association Wasong-Ma en sensibilisation pour l’abandon des sachets plastiques et une bonne gestion des déchets solides dans les ménages

Ces déchets collectés dans la ville sont acheminés vers le centre de traitement des déchets solides  municipaux et des boues de vidange de Kaya. Ce site situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Kaya n’est toujours pas fonctionnel. Selon le président de l’Association Wasong-ma, Hubert Ouédraogo, c’est pour des raisons administratives au niveau de la commune. Le secrétaire général de la mairie de Kaya, Jacob Koudougou explique que le centre doit être rentable pour la population et la commune. Ainsi, le non fonctionnement est lié à une volonté de l’autorité d’organiser la gestion du site.

 L’ex-maire de Kaya, Boukaré Ouédraogo fait savoir que la commune a été lauréate du concours de la « commune propre » organisé par le CEAS Burkina et ses partenaires. « La gestion des déchets est inscrite comme une priorité à Kaya », renchérit-il. Les populations déplacées pour les raisons d’insécurité et accueillies à Kaya sont organisées pour contribuer à assainir leur cadre de vie. L’Association Wasong-Ma a d’ailleurs organisé les femmes déplacées en association.

Animation au sein d’une école…

Au-delà des activités pécuniaires, une brigade verte composée de déplacées internes est en gestation. Pour joindre la parole aux faits, Oumanou Sawadogo, ancien président de la commission environnement de Kaya, a conduit les journalistes sur des sites nettoyés dont certains déjà occupés par des populations.

A Yako, dans le Passoré, l’Association Zoodo anime une sensibilisation au sein de l’école Yako fille. Cette école de par son exemplarité en matière d’assainissement a remporté le trophée de meilleure école propre lors du concours éco-école du CEAS Burkina. Enseignant et élève soulignent que leur secret n’est rien d’autre que la prise de conscience que les déchets impactent l’environnement et sont sources de maladies comme la diarrhée, le paludisme et le tétanos.

À l’image de la cellule de veille environnementale de Kombissiri, Yako a également une CVE

L’Association Zoodo, grâce au soutien de ses partenaires dont le CEAS Burkina, fait la collecte, le tri et la valorisation des déchets dans son centre de traitement. Des déchets utilisés pour la fabrication du compost, des tables et meubles. Cette association, foi de son président Benoit Ilboudo, fait des sensibilisations pour l’usage du panier de la ménagère dans les marchés et approche les ménages pour l’utilisation des bacs à ordure.

Durant cinq jours, les journalistes se sont familiarisés à la gestion des déchets. Ils ont vu également l’ardeur du travail des acteurs autour de cette question. Le chef de mission, Aly Akiwan Bilgo et les différents acteurs rencontrés sur le terrain sont unanimes que les résultats ont été atteints grâce à l’accompagnement de l’Association Humanitaire Burkinasara, Autre Terre, CEAS et GRET. La caravane de presse a regagné Ouagadougou le vendredi 27 mai 2022.

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