Gestion des déchets municipaux dans le Centre Sud : le CEAS Burkina rencontre les 19 maires de communes à Pô

Le Centre Écologique Albert Schweitzer (CEAS) du Burkina Faso et l’AMBF sous-régionale ont rencontré les 19 maires des communes de la région du Centre Sud, le jeudi 4 novembre 2021. L’objectif est d’échanger sur les enjeux de la gestion des déchets et la nécessité pour les collectivités de s’organiser pour prendre en charge ce secteur dans les planifications.

De Frank Pougbila

Présenter et échanger sur l’état des lieux de la gestion des déchets à savoir les difficultés et expériences abouties d’organisation de la gestion des déchets au Burkina Faso. Échanger autour des actions de plaidoyer engagées pour une prise en compte de la gestion des déchets solides dans les politiques de développement. Aussi, évoquer l’accompagnement des collectivités pour une prise en main de la question des déchets.

Ce sont les objectifs visés par le CEAS Burkina et l’Association des municipalités du Burkina Faso section du Centre Sud (AMBF). Pour ce fait, un atelier d’information et de plaidoyer a été organisé au profit des Maires de la Région. Les 19 bourgmestres se sont rencontrés dans la commune de Pô, le jeudi 4 novembre 2021.

Des communications ont meublé l’activité. Au cours des échanges, Séraphin Koutaba, représentant le Directeur général du CEAS Burkina, a rappelé que leur institution et ses partenaires ont initié des actions depuis une dizaine d’années en soutien à sept collectivités.

CEAS Burkina, Séraphin Koutaba
Séraphin Koutaba a invité les maires à s’engager dans la gestion des déchets solides.

Parmi ces localités, l’on a les communes de Pô et Kombissiri dans la Région du Centre-Sud. Le principe d’intervention est basé sur l’appui à la maîtrise d’ouvrage.

Des expériences, le communicateur a noté que les communes peinent à gérer les déchets à cause du manque des ressources financières. Aussi, il souligne une absence des stratégies de gestion, le manque d’outils de planification, la faible valorisation des déchets et l’insuffisance de l’appui du gouvernement. M. Koutaba a informé que le CEAS Burkina accompagne les acteurs à mettre en place des outils de planification.

Les axes d’intervention du CEAS Burkina sont notamment la concertation des acteurs et coordination par un agent municipal, mise en place des infrastructures de gestion des déchets solides et renforcement des capacités d’action des acteurs. «La philosophie de l’intervention du CEAS Burkina est d’exploiter et développer les acquis, construire avec tous les partenaires, faire preuve d’imagination», a confié M. Koutaba.

Parlant des résultats, le chef du PAGDM/VS informe que toutes les communes d’intervention ont eu des plans stratégiques de gestion des déchets, la diffusion et valorisation des déchets, la mise en place des tri et d’équipements de valorisation.

Des maires se sont engagés de penser sur la question des déchets solides.
Des maires se sont engagés de penser sur la question des déchets solides.

Il a, par ailleurs, fait savoir que des textes existent depuis 1998 en matière de gestion des déchets. «Les textes de la décentralisation font de la gestion des déchets solides une responsabilité communale», a-t-il ajouté.

Bernard Nonguierma, chargé du plaidoyer et de capitalisation du PAGDM/VS, a présenté les thématiques du plaidoyer ainsi que des actions déjà menées par le CEAS Burkina. Selon lui, dans le cadre de la présente phase du projet, les partenaires ont reconnu la nécessité de mener des actions de plaidoyer à l’endroit des politiques.

Ceci, à travers une implications active des élus communaux pour une meilleure prise en compte de la gestion des déchets dans les politiques de développement. Aussi, l’implication active des élus communaux et de leur faitière (AMBF) dans des actions de plaidoyer et d’interpellation passe nécessairement par le renforcer leurs capacités.

À l’écouter, les résultats attendus à travers l’organisation de la séance de concertation sont que les Elus des communes de la Région du Centre Sud soient informés et soient sensibles à la question de la gestion des déchets municipaux. De même, des Elus des communes de la Région du Centre Sud adhèrent et s’engagent à prendre en compte la gestion des déchets dans les planifications communales et L’AMBF Régionale s’engage à faire écho des résultats de cet atelier au niveau national.

CEAS Burkina, Bernard Nonguierma
Bernard Nonguierma a présenté les thématiques du plaidoyer.

M. Nonguierma a révélé que le CEAS Burkina a un partenariat avec le ministère de l’environnement pour la mise au point de modèles d’infrastructures de la GDS. En plus, il y a une initiation des actions avec l’appui des alliés à savoir la rencontre d’information et de plaidoyer de Pô avec le soutien de l’AMBF régionale.

Les perspectives sont entre autres, la concrétisation des actions de plaidoyer pour faciliter une meilleure prise en charge de la GDS dans les politiques nationales et communales. Outre, mener des actions d’envergure nationale par rapport à l’accès des ressources financières au profit des communes et assurer une veille par rapport à l’évolution de la situation foncière.

Le président de l’Association des municipalités du Burkina Faso de la région du Centre Sud, Hamidou Olivier Conombo, par ailleurs maire de Kombissiri a reconnu que rare sont les communes burkinabè qui ont planifié la gestion des déchets solides dans leurs Plans de Développement Communaux (PCD).

Il justifie ce phénomène par les difficultés comme la mobilisation interne et externe des ressources financières pour la mise en œuvre des planifications. En ce qui concerne les difficultés liées à l’accès au foncier, il a également  remarqué, l’absence de référentiel au niveau national pour l’expropriation de terrains pour utilité publique.

Néanmoins, il a recommandé ses collègues pour qu’un plaidoyer soit fait lors du congrès de l’AMBF nationale. À cela, s’ajoute l’intégration de la gestion des déchets solides dans les PCD.

Dans les débats, Christian Legay, coordonnateur de l’ONG Autre Terre Afrique de l’ouest, a exhorté l’État Burkinabè à mettre en place une stratégie nationale de gestion des déchets solides. Il a invité tous les élus locaux à initier des actions de gestion des déchets au niveau local.

Le représentant du Haut commissaire du Nahouri, Isaac Sia ainsi que le deuxième adjoint au maire de Pô, Jacob Pétira ont salué la tenue de l’activité. Selon eux, la question de la gestion des déchets est une question prise en compte dans la gouvernance.

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