Flambée des prix d’intrants agricoles : « on ne peut plus payer un sac d’engrais », Albert Tapsoba, maraicher
Les acteurs du monde agricole du Burkina Faso sont confrontés depuis un certain temps à une hausse des prix des intrants agricoles. Pour s’imprégner des réalités sur le terrain, une équipe de Info Nature est allée à la rencontre de quelques acteurs le jeudi 9 juin 2022.
A deux pas de la campagne humide, les acteurs du monde agricole se posent beaucoup d’interrogations sur l’augmentation du prix des intrants agricoles, qui leurs permettent d’améliorer la capacité des sols. En effet le prix d’un sac d’engrais qui était à 22500f est passé 35000f environ. Une hausse qui impacte négativement le rendement à en croire Salif Bélem, agriculteur qui fait de la maraicher-culture dans les basfonds du barrage de Tanghin depuis plus de deux décennies. Pour lui, la flambée du prix de l’engrais représente énormément un manque à gagner pour eux agriculteurs : « malgré l’augmentation des intrants, nous vendons toujours nos laitues au même prix que les années antérieures, parce que les dames qui viennent achetées refusent d’augmenter le prix à leur niveau ». Albert Tapsoba, maraicher, renchérir : « on ne peut plus payer un sac d’engrais, si ce n’est pas en détails, parce que c’est cher »
Pour lui, les recettes de leur récolte, sont encore reversées dans la production « tout ce qu’on gagne, c’est prendre payer des engrais chimiques, du fumier et des insecticides et le reste si c’est pas payé la nourriture pour les enfants ».
Suite, à l’augmentation du prix de ces intrants agricoles, certains agriculteurs à l’image d’Aicha Ouédraogo ont trouvé d’autres alternatives pour maintenir le rendement de leur récolte. Pour elle, « actuellement, c’est le fumier organique que nous utilisons. Mais dans ça aussi, le prix d’une charrette qu’on achetait à 2000f, est passé à 2500f. Le tricycle qui était à 4000f est passé 6000f ».
Si pour les agriculteurs, ils ignorent le motif de la flambée de prix des intrants agricoles, les commerçants trouvent la raison de cette hausse à la crise liée à la COVID-19. Pour Kouraogo Zakaria, spécialiste en renforcement des capacités des intrants agricoles et vendeur des intrants au marché de Sankre-yaaré « la COVID-19 a contribué à la hausse des intrants agricoles ».
En tout état de cause, commerçants comme agriculteurs demandent aux autorités une subvention réelle sur le prix des intrants, afin de permettre aux producteurs moyens de pouvoir produire.
Pour la baisse du prix des intrants, des responsables du département en charge de l’agriculture cherchent des solutions. En effet, une délégation de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) est allée expliquer au Premier ministre Albert Ouédraogo que la flambée des prix des intrants agricoles est l’une des grosses difficultés du monde agricole. « Nous avons certes des engrais, mais ceux-ci sont des prix excessivement élevés, alors que le portefeuille du producteur burkinabè n’arrive pas effectivement à les supporter », a déclaré Inoussa Ouédraogo a sa sortie d’audience avec le Premier ministre le 7 juin dernier.
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Une population affamée ne peut rien faire. La faim est une arme puissante qui ruine le développement. D’où l’urgence de travailler pour en mettant en place toutes les initiatives qui concourent à l’autosuffisance alimentaire. Dans ce cas précis, c’est le travail de la terre qui est la solution adéquate puisque la terre sommes nous tentés de dire, nourrit bien son homme si on s’y adapte. C’est pourquoi les gouvernants doivent toujours travailler à rendre disponible et accessible les intrants agricoles pour permettre aux acteurs de première ligne de bien exécuter leurs travaux.