Filière miel : Dominique Gomgnimbou, le fils qui veut faire mieux que son père

Aidansé Dominique Gomgnimbou, est le fils aîné du consultant apicole, Apékira Gomgnimbou. Né trouver son père dans la production du miel, Dominique veut révolutionner le domaine. Info Nature est allée à la rencontre de l’apiculteur, le dimanche 1er novembre 2021, dans sa ferme situé à cinq kilomètres de Pô, dans le Nahouri. Reportage !

De Frank Pougbila

Comme chaque matin, Aidansé Dominique Gomgnimbou doit se rendre à Torem. Un village situé à cinq kilomètres à l’ouest de Pô, dans le Nahouri. Cette visite est importante pour l’homme. Le trentenaire est de profession apiculteur.

 Pour la pratique de son activité, sa ferme apicole dénommée «Centre école écologique de Torem» est installée dans la forêt à l’entrée de ce village. Un coup de pédale à suffit sur le levier pour que sa moto laisse des « cris ». Direction Torem. À 7h30, Dominique est dans sa ferme.

Il fait une introspection de l’installation. Grand de taille, vêtu de son habit tissé en Faso danfani, le jeune impose du respect. La ferme, qui occupe plus de 20 hectares, est bien exploitée. Un site est réservé pour l’élevage des animaux domestiques comme les moutons, les chèvres et les poules.

Un autre est érigé à quelques 20 mètres des bâtiments à usage d’habitation. Il est réservé à l’élevage des phacochères. Un peu plus loin vers le côté sud, un forage est installé. « C’est un forage électrique. Au regard de l’absence du courant électrique, des plaques solaires ainsi qu’une machine à gasoil ont été mises en place. Elles alimentent le forage et toute l’exploitation», confie M. Gomgnimbou.

 Cette station d’eau est d’une grande importance pour la ferme. Elle est utilisée pour la production des légumes. Un potager utilisant des techniques Agroécologiques y est implanté au sein de la ferme. C’est aussi cette eau que boivent les abeilles. Le rucher de Gomgnimbou est installé au côté nord de la ferme, sur la rive droite de la route menant à Torem.

Immersion dans le rucher

À 8h 25 minutes, une immersion est faite dans la forêt où sont placées les ruches. Des ruches déposées soit sur les troncs et branches d’arbres ou tout juste aux pieds des arbustes. « Il y a quatre modèles de ruches chez nous. La Dadant, la Langstroth, la kényane et les ruches traditionnelles améliorées», explique Dominique Gomgnimbou.

Lui qui a appris l’apiculture dès l’enfance au côté de son papa s’est formé par la suite. « Je suis maintenant dans cette activité depuis plusieurs années. J’ai décidé de prendre la relève vu l’âge avancé de mon Papa», faut-il savoir. Rappellant l’histoire de la ferme, Dominique indique que c’est son géniteur Apékira Gomgnimbou qui a mis en place la ferme dans les années 1998. « Mon papa a appris l’apiculture lors de son séjour en Europe dans les années 80. Il a été formé par un blanc du nom de Dominique. En signe de reconnaissance, il m’a fait porter le nom de son formateur», relate Gomgnimbou.

Dominique Gomgnimbou, Apékira Gomgnimbou, Pô, Burkina, apiculteur
Dominique Gomgnimbou fait la transformation du miel.

L’attribution de ce nom est une mission. Dominique se dit prêt à relever le défi. Son ambition est claire: construire un grand centre de référence en apiculture dans la sous-région.  C’est une vision qui sera d’un apport capital pour le Burkina Faso.

 Pour ce fait, Dominique Gomgnimbou souhaite le soutien des bonnes volontés pour la réalisation du projet. Déjà, il est au front. Il est formateur en apiculture et en Agroécologie. « Je conseille aux débutants l’apiculture des ruches kényanes», dit-il.

Il justifie cette option. « Une ruche kényane donne au minimum 15 kilogrammes (kg) de miel. Puis, le kg est vendu à 3000 francs CFA. Ainsi, avec seulement dix ruches, l’on a 450 mille francs CFA. Il y a deux récoltes dans l’année. Ce qui fait 900 mille francs par an». Avec ces calculs, l’apiculteur invite les jeunes à s’intéresser à cette activité.

L’avancé du désert inquiète l’apiculteur

L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il raconte les difficultés. « la première est l’avancé du désert. Cette menace climatique pousse les abeilles à disparaitre. Nous constatons une diminution du miel contrairement aux années précédentes», s’attriste l’homme. Il prévient. « Si les abeilles disparaissent. L’humanité n’a que quatre ans seulement de vie».

L’autre difficulté est la menace contre les forêts. L’apiculture sans des forêts est impossible. Hélas, il constate la destruction abusive des forêts. Pour pallier ce phénomène, il encourage les campagnes de reboisement.

Dominique Gomgnimbou a mis en place une entreprise dénommée Global services. Il fait la transformation du miel et la commercialisation. « Il m’arrive de récolter 100 bidons de 20 litres dans cette ferme. C’est une activité rentable. J’ai un chiffre d’affaire de prêt de 10 million par an», argue l’apiculteur.

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À 9h30, Dominique Gomgnimbou finit sa visite dans sa ferme. Il peut maintenant vaquer à ses occupations. Il démarre sa moto. Direction pour le village de Torem.

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