[Édito] Crise alimentaire : le Burkina Faso dans les viseur

À quelques jours du nouvel an 2022, ceci est une alerte de plus. Plusieurs voix s’élèvent pour le dire. Le Burkina Faso est dans le viseur d’une crise alimentaire. Une insécurité alimentaire criarde s’annonce. Oui. Cela est prévisible. Il ne s’agit pas de mauvaises opinions.

Les signes sont annonciateurs. Depuis 2015, le pays des Hommes intègres est victime des attaques terroristes. Commencée dans le Sahel, très vite la situation s’est dégradée pour toucher toutes les régions du pays.

Tous les secteurs d’activité sont touchés. Même si l’État a pu raffoler ses caisses à travers le recouvrement des impôts ( une note de félicitation à été adressée aux contribuables pour avoir fait 105% de recouvrement en 2021), la crise alimentaire n’est pas loin. Les “greniers” du Burkina ont été touchés par cette insécurité.

L’Est, l’Ouest, la Boucle du Mouhoun, le Nord, le Sahel, toutes ces régions ont eu la visite des Hommes armés non identifiés. Des agriculteurs ont été menacés d’abandonner leurs champs agricoles. Des récoltes sont brûlés ou détruits par ces Hommes armés non identifiés. Les menaces ont aussi contraint des producteurs à abandonner leurs champs pour se retrouver réfugiés.

Les commerçants qui alimentaient le Burkina en produits agricoles sont empêchés au regard des menaces terroristes sur les routes. Le pastoralisme a aussi subi les effets négatifs de cette crise. L’économie est aussi affectée jouant énormément sur les prix des denrées alimentaires. Il ressort des chiffres de l’Office des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires que le Burkina a environ 1,2 millions de personnes dans le besoin d’une assistance immédiate en alimentation et en soins.

Dans les familles d’accueil des personnes déplacées internes, les réserves alimentaires s’épuisent très vite. Les quelques zones où les populations pouvaient cultiver ont eu la visite des Hommes armés non identifiés courant cette année 2021. Une situation qui dépeint le tableau en noir pour le Burkina Faso concernant le secteur alimentaire.

Le Burkina Faso doit se préparer à jouer sur sa diplomatie internationale pour nourrir sa population. De concert avec les autres pays du monde, il doit demander une assistance alimentaire. l’État doit investir énormément dans l’alimentation. Avec les autres pays, le Burkina pourra acheter les excédents des productions.

Ces produits achetés par l’État seront subventionnés à des prix sociaux afin de permettre à la population touchée économiquement de se nourrir. Si cette résolution n’est pas prévue, l’on craint fort que les boutiques témoins de la SONAGESS puissent nourrir les Burkinabè pour cette saison sèche de 2022. l’État doit le faire pour maîtriser les prix.

De Frank Pougbila

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