Climat : le rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat soumis à l’approbation de 195 pays

195 pays examinent les nouvelles prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à partir du lundi 26 juillet 2021. Réunis par visio-conférence, ces pays vont se pencher sur ce rapport de référence afin de dresser un nouveau bilan du changement climatique et des actions à mener. Un rapport qui tombe en un moment où se multipliaient des déluges et incendies ravageurs à travers le monde.

De La Rédaction

« Depuis des années, nous avions prévenu que c’était possible, que tout ça allait arriver », a insisté la responsable du GIEC, Patricia Espinosa dès l’ouverture de la cérémonie. Elle ajoute que « la science ne permet pas de voir le monde comme on voudrait qu’il soit, elle montre le monde tel qu’il est. Ce n’est pas de la politique, c’est la réalité ».

Et « la réalité, martèle-t-elle, est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C d’ici la fin du siècle. En fait nous sommes sur le chemin opposé. Nous dirigeons vers plus de +3°C. » Elle appelle donc à changer de direction avant qu’il ne soit trop tard.

Selon elle, les chiffres et les statistiques sont inestimables mais ce dont le monde a besoin actuellement plus que tout autre chose, ce sont des actions pour changer la tendance. Et de par le monde, les peuples exigent des actions en faveur du climat.

« Ils veulent un leadership audacieux et courageux qui nous éloigne du chemin actuel de destruction pour nous amener sur le chemin résistant au changement climatique que l’Accord de Paris nous a promis », a invité Patricia Espinosa aux décideurs.

Le rapport du GIEC montre son évaluation et ses prévisions climatiques à savoir hausse de la température mondiale, augmentation du niveau des océans, intensification des événements extrêmes. Un autre rapport portera sur les impacts qui montrera comment la vie sur Terre sera inéluctablement transformée d’ici à trente ans, voire plus tôt.

En 2015 lors de la signature de l’accord de Paris, la quasi-totalité des pays de la planète se sont engagés à réduire les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement en deçà de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.

Le seuil de +1,5°C, objectif prioritaire

La planète s’est déjà réchauffée d’environ 1,1°C, c’est pourquoi le seuil de +1,5°C est depuis lors devenu l’objectif prioritaire de nombreux militants et responsables politiques. La question qu’on devrait se poser et tenter de répondre, c’est : peut-on y arriver au seuil de +1,5°C ?

Et selon le responsable de Greenpeace, Kaisa Kosonen, c’est toujours possible d’atteindre ce seuil. « Limiter le réchauffement à +1,5°C est encore physiquement, techniquement et économiquement possible », se montre-t-il optimiste « mais pas pour longtemps si nous continuons à agir trop peu et trop tard », s’alarme-t-il.

Pour espérer ne pas franchir ce seuil, il faudrait réduire chaque année les émissions de 7,6 % en moyenne, entre 2020 et 2030, selon l’ONU. Et si 2020 a vu une baisse de cette ampleur en raison de la pandémie de Covid-19, un rebond est attendu. Et l’Agence internationale de l’énergie prédit même des émissions record d’ici 2023, vu la faible part des plans de relance consacrée aux énergies propres.

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