Certification des semences au Burkina Faso: une opération d’assurance qualité pour une meilleure productivité agricole

Pour accroitre la productivité agricole, le Gouvernement promeut l’utilisation des semences améliorées certifiées. En effet, ces semences garantissent aux producteurs de meilleurs rendements et s’adaptent mieux au changement climatique. A l’orée de la campagne agricole de saison humide 2022-2023, le Service National des Semences est à pied d’œuvre pour rendre disponibles des semences de qualité.

Le Service National des Semences assure l’inspection de la production, l’analyse des semences et la délivrance du certificat. Il dispose à cet effet d’inspecteurs de semences assermentés, d’un laboratoire central d’analyse des semences à Ouagadougou, ainsi que de laboratoires régionaux à Bobo-Dioulasso, Dédougou, Tenkodogo et à Fada N’Gourma.

La certification des semences suit plusieurs étapes depuis le champ jusqu’au laboratoire d’analyses. « L’inspection débute par la vérification de reçus d’achat des semences de base délivrés par l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), afin d’attester de la fiabilité de leur provenance. Les inspecteurs vérifient aussi le précédent cultural, notamment les cultures pratiquées dans le champ les années antérieures.

Le contrôle du champ se poursuit à la montaison et à la floraison des plants. Les inspecteurs vérifient aussi l’isolement du champ qui permet d’attester qu’aucune autre espèce pouvant constituer une menace pour la production semencière n’est produite dans le voisinage », a précisé Souleymane Sanou, inspecteur semencier au Laboratoire central d’analyse des semences agricoles.

A la récolte, la production semencière est stockée dans des magasins suivant les normes de l’Association Internationale d’Essais de Semences (ISTA). Selon Lota Gnoumou, responsable du laboratoire d’analyse des semences de Bobo-Dioulasso, les semences en attente de certification doivent être stockées dans un espace propre et aéré.

Des échantillons sont prélevés dans les magasins de stockage pour être soumis aux analyses. Pour garantir l’impartialité dans le traitement, les échantillons prélevés sont rendus anonymes jusqu’à la délivrance du certificat.

Les tests d’analyses permettent de s’assurer de la pureté des grains, d’isoler les éventuelles pathologies, de contrôler la teneur en eau et d’apprécier les propriétés de germination des graines. Seuls les échantillons présentant un certain seuil de germination sont retenus. « Selon les normes de la CEDEAO, le seuil fixé pour la germination varie en fonction de l’espèce. Il est par exemple de 70% pour le soja, 60 % pour le sésame, 75% pour le niébé, 90% pour le maïs et 80 % pour les autres céréales », a précisé Mme Mini DAH/PALE, responsable du Laboratoire central d’analyse des semences agricoles.

Les résultats des tests sont soumis à des vérifications à l’issue desquelles les échantillons sont déclarés certifiés ou rejetés.
Grâce à ce système de contrôle rigoureux, la qualité des semences agricoles produites au Burkina Faso est reconnue au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique l’Ouest (CEDEAO) et au-delà. « Nous livrons dans plusieurs pays de la sous-région, notamment le Nigéria, le Libéria, le Sénégal, la Côte d’ivoire et le Mali, entre autres », témoigne Kouka Ouédraogo, technicien à Néma Agricole du Faso (NAFASO), une société pionnière dans la production de semences certifiées au Burkina Faso.

Dans la dynamique de consolidation du secteur semencier national, les processus d’adhésion aux systèmes des semences de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’accréditation de l’Association internationale d’essais de semences (ISTA) se poursuivent. Visitant le Laboratoire central des semences agricoles le mardi 16 mars 2022 à Ouagadougou, le ministre de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, Dr Innocent Kiba, a salué le professionnalisme des acteurs.
« Avec cette reconnaissance internationale, le Burkina Faso pourra exporter ses semences et son expertise à travers le monde », projette Alexis Bakoana, point focal chargé du suivi de ces accréditations.

Elles sont conçues pour faire face aux aléas du changement climatique et répondre au besoin d’accroissement des rendements. Aujourd’hui, certaines variétés de céréales permettent de produire jusqu’à 8 tonnes à l’hectare. Le ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques encourage les producteurs à utiliser les semences améliorées certifiées.

La production semencière peut être pratiquée par toute personne physique ou morale. « Toute personne désirant produire de la semence doit suivre une formation à cet effet et formuler une demande. Si la demande est agréée, le producteur est enregistré comme producteur semencier, et signe un engagement à coopérer pour la supervision des superficies déclarées », souligne Denis Ouédraogo, inspecteur semencier.

Source : DCPM Agriculture

www.infonature.net