Caravane Ouest africaine : l’étape de Ziguinchor ou le top départ du combat
La seconde étape de la caravane a eu lieu, le lundi 22 novembre 2021, à Ziguinchor au Sénégal. Cette étape a connu plusieurs manifestations.
Attirer l’attention des autorités sur les conflits fonciers et les tracasseries frontalières. Ce sont les grandes thématiques qui ont meublés l’étape de Ziguinchor, en République Sénégalaise. Dans sa communication, le Pr Nouha Cissé aborde la gouvernance foncière. À l’entendre, au Sénégal, le conflit foncier est une réalité. La forte pression de l’agrobusiness et la transhumance en sont les causes.
Il rappelle que la terre est un facteur de production qui a été au cœur des préoccupations des peuples. «La terre ne ment pas. L’Eau et la terre sont convoitées par les peuples. La terre produit les biens de consommation», fait-il savoir. Il souhaite que la terre soit à ceux qui la mettent en valeur. Parmi les conflits existant, il a cité les conflits fonciers traditionnels entre villages.
Après lui, Alexandre Comiz est intervenu sur les tracasseries frontalières. Il pointe du doigt les nombreux postes de contrôle dans les frontières des différents pays. Conséquences, les populations sont requêtés par les agents de sécurité frontalière.
C’est anti-loi ces actes. Le communicant demande aux caravaniers ,et aux peuples, de dénoncer la situation et la violation des droits. Il exhorte que l’on passe de la CEDEAO des Etats à celle des peuples. «Transporter un conteneur de la Chine à Dakar est moins cher que transporter le même conteneur de Dakar au Mali. Même quitter le Sénégal à Ziguinchor, c’est comme si l’on n’est pas la bienvenue», dit-il.
Pour lui, il y a un manque de volonté politique afin de faire barrière à cette pratique. « l’intégration régionale doit être une affaire de tous».
Intervention des acteurs
L’Écologiste, Aziz Badji trouve que c’est que c’est un honneur pour la région de Casamance d’accueillir les caravaniers. Il souhaite que la lutte Arrive à bon port. Les conventions ratifiées par les différents pays doivent être mises en œuvre.« Les pays ont ratifié la libre circulation des biens et services. Hélas des difficultés», se désole Monsieur Badji.
Est-ce que vous n’allez pas pouvoir ce que nous avons pu ? Telle est l’interrogation lancée par l’écologiste. Il demande qu’il y ait un renforcement des cadres pour que les familles mangent bien.
Est-ce que les politiques respectent les exploitations agricoles ? Questionne-t-il. La réponse est négative. C’est pourquoi, il invite que le combat soit unanime sous peine d’échec. Il Informe que dans les pays développés, la recherche est toujours près des paysans. L’écologiste veut que la caravane montre sa vision. « Il y a un génocide pour les jeunes à travers les produits chimiques. Travaillons avec notre matière crise pour développer l’agriculture », argue-t-il.
Massa Koné, président de la CGLTE-OA, demande l’union des efforts pour lutter pour la terre, l’eau et les semences paysannes. « Que les chercheurs formatés par les connaissances scientifiques retournent pour servir l’Afrique. L’Afrique a une recherche qui est l’eau,la terre et les semences paysannes. L’on peut vivre avec ces ressources. Cette richesse sont guettés par les multinationales. Ils ont mis des brevets sur les semences. Ils volent nos terres», dénonce monsieur Massa.
De son analyse, les lobbies veulent nourrir l’Homme par les produits chimiques. Chose qui va causer des maladies. Puis, l’on ira vers les pharmacies pour l’achat des produits.
Il recommande l’intégration des peuples comme la solution. « Écouter les témoignages dans les différents pays pour capter les témoignages. Une manière de connaître les problèmes afin de trouver une solution. Valoriser les savoir-faire pour sortir du bourbier. Sans protection, la terre n’est pas élastique», renchérit le président.
Les objectifs de la caravane sont notamment l’intégration pour faire une CEDEAO des peuples, la promotions de l’agroécologie et la conservation de l’économie locale. Il estime alors qu’il faut des intellectuels affranchis, et non bornés , qui feront des études locales pour faire face aux changements climatiques.
Une visite a été faite l’association Usoforal. Sa présidente, Madame Malé a salué la visite. Pour elle, il est important que la caravane s’arrête à Ziguinchor,en Casamance. Elle rendu hommage aux personnes qui ont lutté pour l’agriculture paysanne, la transitions vers l’agroécologie. « Donnons les mains pour réussir la lutte», souhaite-t-elle.
Une marche est intervenue après les communications. Environ 500 m, les caravaniers ont rejoint le gouvernorat de Ziguinchor à pied. Les points focaux ont rencontré le gouverneur afin de lui remettre le livre vert de la Convergence.
En rappel, 11 pays prennent part à la caravane Ouest africaine sur « les droits à la terre, à l’eau et l’agroécologie paysanne : une lutte commune !». L’initiative est de la Convergence globale des luttes pour L’eau, la terre et les semences paysannes.