Campagne agricole 2022-2023 : la CAIMA souhaite que le prix de l’engrais n’excède pas 20 000 F CFA

Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a accordé, ce mardi 7 juin 2022, une audience à une délégation de la Centrale d’Approvisionnement en intrants et Matériels Agricoles. Les responsables de cette structure ont fait cas au chef du Gouvernement, des difficultés qu’elle rencontre dans son fonctionnement.

Portée sur les fonts baptismaux en juin 2020, la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et matériels Agricoles (CAIMA) est une structure stratégique dont le rôle principal est de mettre à la disposition des agriculteurs, des intrants et matériels agricoles de qualité, en quantité, en temps opportun et à des prix accessibles. En faisant le déplacement de la Primature, ce mardi 7 juin 2022, les responsables de la CAIMA avaient deux objectifs : présenter la structure et les acquis qu’elle a pu engranger, mais aussi les difficultés qu’elle rencontre dans son fonctionnement.

Alors que la campagne agricole s’installe, le Président du Conseil d’Administration (PCA) de la CAIMA, Inoussa Ouédraogo, a fait savoir que la question brûlante de l’heure est liée à l’approvisionnement en intrants agricoles, surtout en engrais, compte tenu de la crise mondiale.«Nous avons certes des engrais, mais ceux-ci sont à des prix excessivement élevés, alors que le portefeuille du producteur burkinabè n’arrive pas effectivement à les supporter.

C’est la raison pour laquelle, nous avons plaidé auprès du Premier ministre, à ce qu’un effort soit fait de la part du Gouvernement, en plus de ce qu’il fait déjà, pour que nous puissions avoir des intrants à la portée du producteur. Nous avons souhaité que le prix de l’engrais soit autour de 19000 F CFA ou 20000 F CFA maximum, pour l’ensemble des producteurs du Burkina Faso», a-t-il expliqué.

Et Inoussa Ouédraogo d’argumenter: «Avec la subvention du Gouvernement autour de 12000 francs, nous sommes à 27000 tonnes. Un plaidoyer a également été fait pour une augmentation de cette subvention, afin d’atteindre les 50000 tonnes si possible, pour permettre à un nombre important de producteurs vulnérables, d’avoir accès à ces intrants».

Le PCA de la CAIMA a également exprimé ses remerciements au Premier ministre, Albert Ouédraogo, et à son Gouvernement, pour les efforts qui ont été faits. Il s’agit notamment, de l’octroi de la garantie bancaire qui va permettre à la structure, de s’approvisionner facilement auprès de ces fournisseurs. «Nous avons pu avoir une caution auprès de l’Etat de 50 milliards de francs CFA pour pouvoir supporter la Centrale dans ses acquisitions. Malheureusement, cette caution est venue dans un contexte de crise mondiale, ce qui fait que le coût des intrants est assez élevé aujourd’hui.

Nous avons demandé à ce qu’on nous aide à traverser cette période de turbulence. Nous pensons que dans les années à venir, avec tous les efforts, la CAIMA pourrait s’approvisionner à moindre coût et que les intrants soient accessibles à tous les producteurs du Burkina Faso», a ajouté Inoussa Ouédraogo.

Le PCA de la CAIMA a rassuré les producteurs de la disponibilité des 27000 tonnes d’engrais pour cette campagne agricole. «Nous pouvons rassurer que dans les meilleurs délais, les 27 000 tonnes seront disponibles au profit de nos producteurs.

Nous avons près de 10 00 tonnes disponibles dans les magasins. Nous avons près de 100 camions qui ont déjà démarré des ports et qui sont en train d’arriver. Tous les jours qui passent, nous avons des départs. Il n’y a pas de problème pour les 27000 tonnes et nous allons être en mesure de les disponibiliser », a-t-il soutenu, avant de soutenir que l’ambition de la CAIMA est d’aller au-delà de cette estimation et de viser pas moins de 100 000 tonnes, pour vraiment booster la production agricole.

En ce qui concerne les commerçants véreux qui revendent les engrais à des prix élevés, Inoussa Ouédraogo a été on ne peut plus clair: «A ce niveau, la CAIMA, dont le rôle est de centraliser les intrants, travaillera également avec les distributeurs. Il y aura un contrôle à ce niveau, car il y aura des prix planchés et il y aura des sanctions pour tous ceux qui violeraient les prix». A l’entendre, la CAIMA repart satisfaite de cette audience, car elle a eu une oreille attentive de la part du Premier ministre qui a promis de porter le plaidoyer plus haut.

Du reste, une réunion interministérielle avec les départements en charge de la question est programmée sous la présidence du Chef du Gouvernement, les jours à venir, en vue de lever les goulots d’étranglements qui entravent le fonctionnement de la CAIMA, ce qui impacte négativement l’approvisionnement en intrants agricoles de nos producteurs.

DCRP/Primature
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