Assainissement au Burkina: Et si le payement d’amendes était la solution ?

Le problème d’assainissement des villes urbaines comme rurales au Burkina Faso est très critique. La mauvaise gestion des déchets et le tout couronné par l’incivisme des populations. Si les autorités veulent changer le paradigme, c’est possible.

De Frank Pougbila

L’assainissement doit être un impératif. Oui, une obligation, car la présence des déchets dans l’environnement est source de plusieurs problèmes. L’impact sur la santé humaine et animale est grand. La pollution de l’environnement jouera sur les productions agricoles. Sur les animaux, les maladies mais aussi une mortalité élevée se fera sentir.

Sur le plan économique, l’Etat dépensera pour la prise en charge des malades. Les familles également feront des dépenses. Chose qui ne contribue à avancer le développement de la nation.

Le Problème d’assainissement est un souci majeur, car dans les esprits des Burkinabè, assainir son cadre de vie est un vain mot. L’utilité n’est pas perçue. C’est pourquoi, dans le cadre familial, aucune éducation à la propriété n’est donnée dans certaines cellules familiales.

 Cela conduit à des débordements hors du cadre familial. L’on remarque le jet des ordures dans les artères des grandes voies et aussi dans les lieux publics. Les poubelles ne sont considérées. Ce qui fait remarquer des poubelles vides et des villes pleines d’ordures au pays des Hommes intègres.

Des sachets plastiques, des mégots de cigarette, des bouteilles d’eau sont jetés sans une pensée quelconque sur les conséquences futures du geste. Ignorance ou négligence ?

Seuls les intéressés sauront répondre. Cependant, la propriété des villes dépend des autorités. Elles sont les personnes habilitées à tenir l’environnement propre. Le ministère en charge de l’Environnement, celui en charge de l’Assainissement, les agents de l’environnement, les municipalités. Ils sont les acteurs premiers à faire respecter les politiques d’assainissement dans le pays.

C’est possible d’avoir un cadre propre. La solution est de sanctionner sévèrement les contrevenants et les autres tireront les leçons. Ailleurs, c’est faisable et cela se fait. Dans la ville de Obernai dans le Bas-Rhin, les populations savent les conséquences de jeter un mégot de cigarette.

 Le conseil municipal de la commune a adopté une amende forfaitaire de 1000 euros (près de 600 mille francs CFA) pour chaque déchet jeté sur la voie publique. Les mégots de cigarette, les tas de gravats, les déjections canines et les papiers de tout genre sont concernés par cette amende.

Le maire de cette localité a jugé inacceptable ces « incivilités » et a fait adopter cette amende qui est entrée en vigueur depuis le 1er juillet 2021. Il note que « sauver notre planète, c’est le premier des enjeux ». Si cette vision était partagée par les bourgmestres des différentes villes du Burkina, la planète sera sauvée.

Sanctionner ! C’est la solution au Burkina. Des sanctions pénales et pécuniaires pour sauver l’écosystème, la biodiversité. Des sanctions pénales et pécuniaires pour sauver l’économie et le développement du pays en limitant les maladies liées à l’insalubrité.

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