Agroécologie : l’insoumis, Jean-Luc Mélenchon à l’école de l’Association Yélémani
Une délégation avec à sa tête le président du groupe parlementaire La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a effectué une visite, le lundi 19 juillet 2021, dans le centre agroécologique de l’Association Yélémani, située dans la commune de Loumbila, à une vingtaine de kilomètres au nord-est du centre de Ouagadougou. Près de deux heures sur le site, les hôtes de Blandine Sankara disent « venir apprendre et s’imprégner des réalités » du combat de l’association pour la souveraineté alimentaire au Burkina Faso.
C’est à 16 heures que le président du groupe parlementaire La
France insoumise à l’Assemblée nationale française, Jean-Luc Mélenchon a posé les pieds sur la ferme expérimentale agroécologique de l’Association Yélémani, située dans la commune de Loumbila.
Accompagné d’une délégation de huit personnes dont deux autres députés et six membres de son équipe, ils disent venir écouter et apprendre du combat de Yélémani contre les produits chimiques et pour la promotion de la souveraineté alimentaire. « Nous sommes conscient que notre pays va connaitre les mêmes choses, car le climat français en train de se tropicaliser », dit le parlementaire Français.
Prenant la parole, la coordonnatrice de l’Association Yélémani, Blandine Sankara rappelle que Yélémani est en langue locale dioula et signifie « Changement ». Un changement qui doit se faire remarquer dans le mode de consommation et de production.
Elle souligne alors que l’Association est créée en 2009 et la ferme a été mise en place en 2012. Un site instauré pour promouvoir les actions pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso.
Pour cela, la mission de Yélémani est de démontrer que la production agroécologique est plus viable. « L’accent est mis sur l’innovation des produits locaux et un changement profond des comportements des consommateurs », explique la coordonnatrice.
Promotion de l’agroécologie
Blandine Sankara détaille les axes d’intervention de Yélémani. Concernant la production et la vente des produits, elle souligne que sur le site, la culture des produits maraichers est un pan important.
Cette production se fait en tenant compte des techniques agroécologique comme la rotation des sols, la production hors sol, l’usage des composts et des biopesticides.
Yélémani intervient, parallèlement, dans l’éducation et la sensibilisation . A ce sujet, Madame Sankara confie à ses visiteurs que son association développe chaque année un projet d’éducation sur la souveraineté alimentaire dans des écoles depuis 2015.
Une façon d’inciter les jeunes à un changement pour la production et la consommation des produits locaux . Une intervention qui se concrétise par l’implantation de jardins scolaires et l’organisation de camps vacances au profit des élèves.
Le plaidoyer auprès des autorités pour l’élimination des produits chimiques et pour la promotion de l’agroécologie est aussi « une corde à l’arc » de Yélémani. A cet effet, des actions sont menées, de concert avec d’autres structures, pour de meilleures politiques agricoles et commerciales.
« En 2015, Yélémani est associée à la tête de la grande marche contre les organismes génétiquement modifiés », se remémore la présidente.
Des anecdotes
Blandine Sankara est convaincue que l’agroécologie, mais surtout la promotion des produits locaux, est une « question de santé, d’économie et de fierté de consommation locale ».
D’ailleurs, elle raconte deux anecdotes à ses visiteurs. L’une est lors d’une séance de sensibilisation des ménages contre les cubes maggie. « Les femmes m’ont demandé ce que je leur(s) propose en remplacement du cube maggie », narre-t-elle, puis de renchérir qu’une expérimentation est en cours pour trouver un bouillon local pour les populations.
L’autre histoire est lors du Fespaco 2019 où elle s’est vue refuser un emplacement pour la vente de la boisson locale au profit d’un grand producteur de la bière au monde.
« L’information étant tombée dans l’oreille de la presse, il eut une grande couverture médiatique. Quelques jours avant l’évènement, les boissons locales ont été autorisées à être commercialisées», raconte Blandine Sankara.
Visite terrain
Mélenchon et sa délégation ont pu constater la réalité à travers une visite guidée. Durant une trentaine de minutes, ils ont appris sur les cultures hors sol, la production biologique et la fabrication de pesticide bio. Ils ont pu comprendre quelques difficultés de la ferme notamment celle de la conservation de l’eau pour les périodes sèches.
En guise de remerciement, Yélémani a offert du vin local à la délégation. Une façon de promouvoir le « consommons local». En retour, pour marquer sa présence à la ferme, la délégation a remis une médaille à la présidente de Yélémani, Blandine Sankara. Le symbolisme de l’amitié entre La France insoumise et Yélémani, selon Jean-Luc Mélenchon.