Agriculture : le compost de corps humain comme alternative aux enterrements à New York

Et si le corps humain était transformé en compost ? C’est une option proposée aux États-Unis à des familles souhaitant une alternative aux funérailles traditionnelles. Une proposition présentée comme écologique, mais aussi plus économique.

New York devient le sixième État américain à légaliser cette procédure présentée comme une alternative à l’enterrement ou à la crémation.

Le compost humain, cela peut sembler bizarre. Le procédé a plusieurs noms : recomposition, humusation, réduction naturelle organique, mais le plus simple, c’est de parler de compost humain. Et c’est exactement ce qu’on peut imaginer : lorsqu’une personne décède, on laisse le corps se décomposer pour obtenir du compost, de la matière organique.

Mais cela est effectué grâce à un procédé très complexe. Premièrement, les corps sont confiés à des sociétés de pompes funèbres spécialisées. Ils sont placés dans des réceptacles avec des copeaux de bois, de la paille et des fleurs si la famille le souhaite. Uniquement des choses biodégradables. L’air doit circuler pour favoriser l’humidité et le travail des microbes et bactéries.

Une fois les tissus décomposés, les os sont réduits en poudre. Il faut à peu près un mois pour obtenir un mètre cube de compost. Le terreau obtenu est ensuite soit dispersé dans un cimetière, soit remis à la famille qui peut l’utiliser pour faire pousser des arbres dans le jardin familial, par exemple.

Une solution dans l’avenir

C’est une technique nouvelle, légalisée en 2019 dans l’État de Washington. Et les défenseurs de l’environnement estiment que c’est une solution d’avenir, car elle produit moins de CO2. En effet, la crémation produit plus de 233 kg de CO2 et les enterrements 800 kg contre seulement moins de 20 kg pour le compost. La différence est énorme.

De plus, lors des enterrements, les produits utilisés pour embaumer les corps avant d’être enterrés sont relâchés dans la terre et peuvent créer des pollutions à long terme.

De plus, lors des enterrements, les produits utilisés pour embaumer les corps avant d’être enterrés sont relâchés dans la terre et peuvent créer des pollutions à long terme.

Mais de nombreux Américains sont très réticents. La conférence des catholiques de l’État de New York estime que cette technique est plus adaptée « aux épluchures de légumes et aux coquilles d’œufs ». Il faudra donc attendre pour voir si cette technique devient aussi naturelle et populaire que la crémation.

Avec RFI

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