Agriculture : FIAN Burkina sensibilise des acteurs du monde rural sur le droit des paysans
En décembre 2018, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies a adopté la déclaration des nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. A la suite de cette déclaration l’association Foodfirst information and action network (FIAN Burkina) a dressé l’état des droits a organisé un atelier d’informations au profit des acteurs du monde rural, le mardi 31 mai à Ouagadougou.
Par Emmanuel Gouba
C’est un atelier qui présente le rapport d’analyse sur l’état des droits essentiels de la Déclaration au Burkina Faso et le mémorandum sur les droits des paysans dans le droit communautaire CEDEAO et UEMOA. Il s’agit notamment du droit à la terre et aux autres ressources naturelles, droit aux semences, à un revenu et à des moyens de subsistances décents ainsi qu’à l’accès aux moyens de production. Pour le communicateur du jour, Lucien Silga, coordonnateur de FIAN Burkina, il est important pour les paysans de connaître leurs droits. « Cela va permettre aux paysans de faire valoir leurs droits partout où besoin sera », a-t-il mentionné.
Sur la mise en œuvre des droits des paysans au Burkina, Lucien Silga note que la plupart des lois prennent en compte les droits paysans. Malheureusement dit-il, ces lois restent méconnues par les paysans eux-mêmes. Le coordonnateur de FIAN Burkina relève aussi que cette approche de la CEDEAO contient une dimension libérale qui pourrait être une entrave aux droits des paysans. A cet effet, il invite les organisations paysannes à rester vigilent pour que ces lois ne tombent pas dans un « ultra libéralisme ».
Lucien Silga a rappelé que la lutte pour la signature de la convention a débuté en 1990 en Indonésie où les paysans ont pensé qu’il faut un instrument au niveau international qui les protègent. « Pour ce faire, les paysans à travers leur faitière mondiale ont initié un projet de déclaration qui a été introduit au niveau du conseil des droits de l’homme. Ce processus a abouti à la déclaration des nations Unies sur les paysans et les autres personnes travaillant dans le monde rural ».
Cet atelier a permis aux participants de mieux comprendre les questions du droit à des agriculteurs. Etienne Bagré participant à l’atelier a confié qu’il a compris que les paysans ont la possibilité d’avoir des terres pour cultiver et doit bénéficier de l’accompagnement de l’Etat notamment, le matériel et les semences locales. « Le paysan doit se sentir dans sa peau et ne pas pratiquer l’agriculture comme un métier sans valeur », a-t-il déclaré.
A noter que l’association FIAN Burkina a été créée en 2009. Elle œuvre pour « un monde sans faim, dans lequel chaque femme, chaque homme et chaque enfant peut jouir pleinement de ses droits humains dans la dignité, et en particulier de son droit à une alimentation adéquate (DAA) et à la nutrition ».