Agriculture durable : un dialogue régional pour trouver des solutions

L’Union internationale pour la conservation de la nature ( UICN) a organisé, le jeudi 30 novembre 2023 à Ouagadougou, un dialogue régional sur l’agriculture durable.

Les acteurs vont réfléchir sur des solutions basées sur la nature  Crédit photo : Lefaso.net

✍️Hernan Armel Sawadogo

Des acteurs du secteur de l’agriculture du Burkina , du Niger, Ghana sont en dialogue depuis le jeudi 30 novembre 2023 à Ouagadougou. L’objectif général est de démontrer que les solutions fondées sur la nature stimulent la biodiversité dans les exploitations, conservent la biodiversité hors exploitation dans les paysages agricoles et protègent contre la perte d’habitat en maintenant la viabilité et la productivité à long terme des terres existantes.

Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Afrique Centrale et Occidentale (PACO) de l’UICN, à travers deux projets à savoir « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable – IKEA » et « Créer des terres d’opportunités : transformer les moyens de subsistance par la restauration des paysages au Sahel » désigné par « Terres d’opportunités au Sahel ».

Selon le Chef de programme de l’UICN, le De Jacques Somda, après les dialogues nationaux ( Burkina Faso, Ghana et Niger), cette rencontre régionale réunit les acteurs de la Conservation et de l’agriculture des trois pays sur un terrain d’entente commun afin d’identifier les points de consensus pour faire progresser l’agriculture durable dans la sous-région ouest africaine.« Ce sont des solutions fondées sur la nature dans sa biodiversité pour la régénération des sols», dit-il.

Le Chef de programme de l’UICN, Dr Jacques Somda plaide pour l’agriculture durable et l’agroécologie Crédit photo : Lefaso.net

Dans la plupart des pays, la politique agricole continue de récompenser les pratiques non durables. Le paradigme dominant du développement agricole du siècle dernier s’est maximisé sur les engrais chimiques, les pesticides, la mécanisation, les semences et les races améliorées , et l’irrigation. L’adoption de ces technologies a été soutenue par des subventions publiques, qui ont dépassé 780 Milliards de dollars US en 2019.

Pour l’UICN, ce paradigme ignore la dépendance de l’agriculture à l’égard des sols et des écosystèmes et, par conséquent, a appauvri la fertilité des sols, dégradé leur biodiversité et compromis la résilience et la viabilité à long terme de l’agriculture.

Les participants vont échanger sur deux jours sur la question pour des solutions efficaces

L’application continue d’engrais inorganiques dans le but d’améliorer la fertilité des sols au Burkina Faso, Ghana et Niger a montré des menaces de dégradation de la santé des sols à long terme. Pour atténuer ce problème, les pays ont commencé à promouvoir une agriculture résiliente avec des Technologies et des pratiques basées sur des connaissances agro-écologiques qui permettent et engagent les petits exploitants agricoles dans la prévention de la dégradation des écosystèmes.

Le regain d’intérêt actuel pour les approches agro-écologiques est motivé par la non-durabilité des systèmes de production Alimentaire dans le pays, qui a conduit à des sols peu réactifs (en raison de la pauvreté en matière organique et en micronutriments) et à une stagnation des rendements. Par conséquent, l’intégration des approches de durabilité dans les systèmes agricoles actuels au Burkina Faso est considérée comme une excellente option pour soutenir la productivité et la rentabilité de l’agriculture.

Dr Somda fait savoir que le manque d’attention portée à la perte de biodiversité dans les agro-écosystèmes est une conséquence de la définition du problème public lié à l’agriculture. Ainsi, l’approche à travers le dialogue permet d’accélérer les actions visant à intégrer la santé des sols dans l’agriculture durable, en tant que solution naturelle à l’insécurité alimentaire et hydrique et au changement climatique.

« Il réunit également les acteurs afin de consolider leurs contributions et d’influencer les principaux processus politiques nationaux et supranationaux. Le dialogue stimulera le débat sur les approches de l’agroécologie pour faire évoluer l’agriculture durable de l’Afrique vers une agriculture plus résiliente, culturellement appropriée, durable, productive, assurant une meilleure santé des consommateurs, ainsi que le droit à l’alimentation et l’amélioration des revenus et des moyens de subsistance des petits exploitants agricoles», explique le Chef de programme.

Le représentant du ministre en charge de l’Environnement, Ousseni Yarga souhaite bonne réflexion aux participants

En plus de solutions toutes faites, les autorités du Burkina en charge de l’Environnement à travers le représentant du ministre en charge de l’Environnement, Ousseni Yarga, attendent de ce dialogue des solutions pour que l’agriculture durable soit une réalité dans les trois pays.

Deux jours de discussions donc entre ces trois pays voisins qui vont servir à mettre en place des pratiques de l’agriculture durable. Il y aura une série de présentation et de réflexion stratégique avec les parties prenantes de chaque pays.

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