Lutte contre la migration irrégulière : l’ONG LVIA mobilise les médias

Dans le cadre du projet « L’épanouissement personnel comme alternative à la migration », implémenté au Burkina Faso, Mali et Niger, l’ONG LVIA Association internationale volontaires laïques) et son partenaire Association des jeunes volontaires pour l’environnement ( JVE) ont rencontré les Hommes de médias, le vendredi 28 juin 2024 à Ouagadougou. Objectif, mobiliser les médias dans la sensibilisation des populations sur la migration irrégulière à travers une large diffusion de l’information sur les opportunités de formation et d’insertion professionnelle disponibles au Burkina Faso.

De Frank Pougbila

L’ONG LVIA a commandité une étude « cartographique sur les opportunités de formation et d’insertion professionnelle au Burkina Faso». Le consultant, Jean Thierry Somda a fait savoir que les travaux visaient d’une part à fournir un état des lieux des politiques, des programmes, des acteurs, des ressources et des résultats en matière d’enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP) et d’emploi des jeunes dans les trois pays,  d’identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui caractérisent ce secteur. D’autre, il avait pour mission de proposer des recommandations stratégiques pour améliorer l’efficacité et l’impact des interventions en faveur de l’EFTP et de l’emploi des jeunes dans la région.

Avec une approche mixte composée entre autres de recherche documentaire, sondages, entretiens, il est parvenu a des résultats jugés satisfaisants. Le consultant note qu’au titre de la gouvernance, le Burkina a une politique nationale de la formation technique et professionnelle (PNFTP), adoptée en 2016 et un ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi.

Le pays dispose aussi des fonds . L’on a le fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), le Fonds Faso Kuna Wili (FKW), le Fonds d’appui au Secteur Informel (FASI) et le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ). Pour ce qui concerne les structures d’accompagnement, l’on a plusieurs dont Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE), le Groupement d’Intérêt Public /Programme National de Volontariat au Burkina(GIP/PNVB).

Les résultats de l’étude révèle aussi que le Burkina a quatre centre de formation publique à savoir le Centre de Formation Professionnelle de Référence de Ziniaré (CFPR-Z) qui forme en 14 métiers, le Centre de Formation Professionnelle/Centre d’Incubation (CFP/CI), le Centre de Formation Professionnelle Industrielle de Bobo-Dioulasso (CFPI-B) et le Centre de Formation Féminine et Artisanale (CFFA). Le secteur privé dispose 191 établissements d’enseignement technique et professionnel.

« Il y a 48 offres de formations professionnelles dans ces structures. Les personnes sans qualification peuvent y trouver leur compte», peut-on lire dans les synthèses de l’étude. En matière d’insertion professionnelle, le consultant souligne que le système de formation, initiale et postscolaire, joue un rôle central dans l’adaptation à ces changements, qui concernent aussi bien le secteur formel, privé et public, que le secteur informel. Selon ,les trois pays sont confrontés à la faible qualification de la main-d’œuvre.

De même, la majorité des programmes en faveur de l’emploi contiennent un volet formation professionnelle. Dans les trois pays, le secteur informel représente plus de 90 % des emplois. La population des trois pays est relativement jeune, mais son niveau d’éducation et de formation reste globalement faible. « Les femmes sont confrontées à des obstacles supplémentaires pour accéder à l’emploi, notamment les discriminations en matière d’éducation, de formation et d’emploi», a dit monsieur Somda.

Le consultant a fait des recommandations. S’adressant aux organisations non gouvernementales, il les invite à mener des campagnes de sensibilisation sur l’importance de l’éducation et de la formation pour les jeunes, les femmes et les personnes vulnérables, à fournir des services de formation et d’accompagnement à la recherche d’emploi, notamment à distance et à soutenir les initiatives d’entrepreneuriat par la formation, le financement et l’équipement en matériel,des jeunes et des personnes vulnérables.

À la société civile, il recommande d’organiser des événements de sensibilisation sur les enjeux de l’emploi des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables, de collecter des données et des informations sur la situation de ces groupes de populations et de soutenir les initiatives des ONG et des organisations professionnelles.

 À l’État et à ses démembrements, il souhaite le financement des programmes de formation et d’accompagnement à l’emploi, la mise en place des politiques publiques qui favorisent la création d’emplois dans les secteurs productifs que sont l’agriculture, artisanat et l’élevage et la promotion de l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi

Aux organisations professionnelles et les faîtières, le consultant recommande de coordonner leurs efforts avec les pouvoirs publics et les ONG pour promouvoir l’emploi des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables, de développer des programmes de formation adaptés aux besoins des employeurs et sensibiliser les employeurs aux avantages de la diversité et de l’inclusion. Sans oublier, d’améliorer l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle par la mise en place d’un système éducatif plus inclusif et équitable, qui offre à tous les élèves, quel que soit leur origine ou leur situation sociale, la possibilité d’acquérir les compétences nécessaires pour accéder à l’emploi.

Bien avant le présentation des résultats de l’étude, le coordonnateur du projet, Wendpagnangdé Simporé a présenté l’organisation et son projet. De ses dires, le projet « L’épanouissement personnel comme alternative à la migration » est une suite du projet « Redemption Song : Maximiser les gains de la migration et minimiser ses coûts sociaux en Afrique de l’Ouest ». Un projet financé à l’OIM par le Fonds Afrique du Ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale dont les recommandations lors du Forum de Dakar ont favorisé sa conception.

L’ONG LVIA est une organisation de solidarité et de coopération internationale, créée en 1966 à Cuneo en Italie. Elle est au Burkina Faso depuis 1973. Elle œuvre pour la promotion des processus de changement local et global pour le dépassement de la pauvreté extrême, le développement équitable et durable et le dialogue entre les communautés italiennes et africaines.