Thomas Sankara : c’est aussi un agriculteur dans l’âme

Parler de la révolution Sankariste de 4 aout 1983, c’est aussi parler des grandes actions du père de la révolution Thomas Sankara. Dans ses principes pour un Burkina prospère, la révolution agricole était inscrite. Info Nature vous fait un zoom sur des actions menées par la révolution.

De Frank Pougbila

La révolution de 1983 de Thomas Sankara n’a pas marqué seulement que des changements sur le plan politico-politicien. Thomas sankara a aussi valorisé le secteur de l’agriculture. C’est le cas de la mise en œuvre du processus de réforme agraire.

A cette époque, le Président-révolutionnaire avait instauré la socialisation des terres à travers la loi de Réorganisation agraire et foncière. Toutefois, cette politique sera revue avec l’entrée en vigueur du Programme d’ajustement du secteur agricole (PASA) en 1991.

La terre sera individualisée et la commercialisation des produits agricoles sera libéralisée. Sous la révolution, des champs collectifs étaient instaurés. Chaque ministère avait son champ et les productions étaient au profit du peuple. La révolution prônait le « consommons local ». Certaines cultures, comme le haricot vert, produites étaient revendues aux fonctionnaires.

Thomas Sankara a pris l’engagement de construire des barrages dans les 30 provinces (à l’époque) du Burkina pour révolutionner l’agriculture et l’élevage. Il prônait la transformation du coton sur place au Burkina  dans les usines de textile de Faso fani.

Pour encourager cela, la tenue de service était le Faso Dan fani, une manière pour le Président Sankara de soutenir les tisseuses de ces pagnes locaux et les producteurs du coton. Thomas Sankara voulait d’un Burkina alimentairement autosuffisant.

Ses énergies déployées ont permis de passer de 1,1 milliards de tonnes de production céréalière en 1983 à 1,6 milliards en 1987. La révolution visait l’industrialisation de l’agriculture.

Contrairement au PASA qui subventionne les intrants agricoles, Thomas Sankara était un écologiste. Pour preuve, en 1986, il a fait la rencontre de Pierre Rabhi, un spécialiste en agriculture biologique, présent au Burkina dans le cadre d’un campement à Gorom-Gorom.

Ayant appris que l’agriculture bio était rentable, le Président Sankara a souhaité une révolution agricole axée sur l’agroécologie.

D’ailleurs, il va s’investir pour une agriculture rentable en combattant les feux de brousse, la divagation des animaux et la coupe du bois de chauffe. Il joint ces mesures à la reforestation pour donner la chance aux productions.

Ainsi, en 1985, il instaure la plantation d’arbre par famille, par service, par village. Une exigence sous la révolution de planter un arbre. Les mariages, les baptêmes, les évènements politiques étaient des occasions pour reverdir l’environnement.

Thomas Sankara disait lors d’un discours en janvier 1984 que « l’agriculture intensive, reliée aux industries alimentaires, devraient devenir le fondement le plus sûr de notre développement ».

Malgré les sècheresses des années 1970-74 et 1983-84, le père de la révolution comptait sur le monde paysan pour développer le Burkina. La révolution avait créé un ministère chargé de la Question paysanne.

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