Table ronde de la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table » : de la semence paysanne au menu
En prélude à la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table », qui a lieu les 21 et 22 février 2025 à Loumbila, l’association Yelemani a réunis les acteurs de l’agroécologie autour d’une table ronde pour des réflexions sur la valorisation et la protection des semences paysannes. Cette activité a eu lieu, dans la matinée du mercredi 19 février 2025 sur le site de l’association à Loumbila.
L’Association Yelemani, dans le cadre de la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table », veut promouvoir et sensibiliser sur l’importance de la préservation des semences paysannes au pays des Hommes intègres. A cet effet, elle a organisé une table ronde pour un partage d’expérience et de renforcement de la collaboration entre les acteurs ruraux, les consommateurs, les autorités des secteurs agricole, environnemental et alimentaire ainsi que le monde académique. C’était dans la matinée du mercredi 19 février 2025, sur le site de Yelemani sis à Loumbila. Cette activité a été ponctuée par des communications, des témoignages et la lecture d’une déclaration finale des acteurs réunis à cette occasion.

La présidente de l’association Yelemani, Blandine Sankara a soutenu que cette table ronde est une occasion de réflexion profonde entre les acteurs de l’agroécologie, en prélude à la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table » prévu pour les 21 et 22 février 2025, à sur le site de Yelemani. Des dires de la première responsable, grâces aux partages d’expériences des acteurs de l’agroécologie cette table ronde annonce de bonnes journées.
Le secrétaire permanent de la commission nationale de gestion des ressources phytogénétiques (SP-CONAGREP), Dr Soulama Soungalo a animé une communication sur le thème : « Présentation du contexte du système semencier au Burkina Faso ». Selon lui, les semences sont importantes pour tout le monde car elles sont la base biologique de la sécurité alimentaire. « Nous sommes sous l’ère des changements climatiques, et les chercheurs comme les paysans ont besoin de ces semences pour s’adapter aux différentes conjonctures. Si nous perdons ces matières premières, nous perdons alors les solutions et nous compromettons la résilience des paysans au changement climatique », a signifié M. Soulama. Comme perspectives, il a entre autres, invité les autorités du Burkina Faso à accompagner les paysans à travers la construction d’une banque nationale de semence selon les normes de la FAO. « Aussi, il faut créer des prix d’excellences pour récompenser les meilleurs paysans qui conservent les meilleures variétés de semence lors des journées du paysan », a-t-il ajouté.
La nécessité d’une synergie d’actions entre acteurs
Le correspondant national de l’agroécologie, Adama Sawadogo, a quant à lui indiqué que les semences paysannes sont le socle de l’agroécologie, la clé de la sécurité alimentaire et un levier essentiel de l’autonomie face aux défis climatiques et économiques du Burkina Faso et du reste du monde. A l’en croire, il est important de protéger et de valoriser ces semences qui portent en elles la mémoire des générations, la résilience des systèmes alimentaires et l’espoir d’un futur souverain. « Le Burkina Faso, avec ses défis climatiques et environnementaux, a su se mobiliser pour intégrer l’agroécologie dans ses stratégies de développement. En favorisant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, nous ne faisons pas seulement face aux enjeux actuels, mais nous préparons également l’avenir où nos agriculteurs pourront prospérer tout en préservant les ressources nouvelles pour les générations futures », a expliqué M. Sawadogo. En outre, il a souligné qu’il est de la responsabilité de tout un chacun de protéger et de transmettre ce patrimoine aux générations futures. Car, a-t-il soutenu, aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les semences paysannes font face à des verrous réglementaires, techniques et juridiques qui entravent son envol.
Par ailleurs, M. Sawadogo a réaffirmé la disponibilité du ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques à accompagner l’ensemble des acteurs de l’agroécologie, de la société civile qui s’investissent dans l’agroécologie pour contribuer à la souveraineté et à la sécurité alimentaire du Burkina Faso.
De la déclaration finale de la table ronde, les participants invitent le gouvernement, les parlementaires et administrations en charge de l’agriculture, de l’environnement et de l’alimentaire à, entre autres, reconnaitre suffisamment les semences paysannes et à les intégrer dans la réglementation nationale et les stratégies agricoles du Burkina Faso, d’amender et renforcer les cadre juridiques afin de garantir la liberté de production d’échanger et de conserver les semences paysannes par les agriculteurs.