Préservation des semences paysannes, les étudiants invités à s’y engager

L’Association Yelemani en collaboration avec le « Centro régionale d’intervento per la cooperazione » (CRIC), tient du 21 au 22 février 2025 la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table » sur son site agroécologique à Loumbila. Au cours de ces 48 heures, un atelier de sensibilisation sur la recherche paysanne à réunis diverses couches de la population, le vendredi 21 février 2025, sur le site de ladite association. 

De Cédric BOLOUVI

L’association Yelemani en collaboration avec le « Centro régionale d’intervento per la cooperazione » (CRIC) veut sensibiliser les populations et particulièrement les jeunes à la recherche paysanne au pays des Hommes intègres. Pour se faire, elle tient du 21 au 22 février 2025, la 2e édition de l’initiative « De la graine à la table » sur son site agroécologique à Loumbila. Le premier jour a réuni des étudiants des chercheurs, des acteurs de l’agroécologie et des paysans autour d’un atelier de sensibilisation sur la recherche paysanne. C’était le vendredi 21 février 2025, sur le site de l’association à Loumbila. Au cours de cette activité, cinq communications ont été présentées. Il s’agit entre autres de : « Semences paysannes et situation sécuritaire au Burkina Faso », « La sélection participative et la recherche paysanne », « Les valeurs nutritionnelles des spéculations paysannes ». A l’issus de ces communications, des échanges entre panélistes et étudiants, ainsi que de visite du grenier communautaire de Yelemani et des stands d’expositions ont les moments fars de cette journée.

Selon la présidente de l’association Yelemani, Blandine Sankara, l’initiative « De la graine à la table » est une occasion pour eux de présenter aux étudiants le processus de transformation de la graine à la cuisine, et montrer l’importance de la semence paysanne. De ses dires, cette foire vise également à mener des réflexions qui s’accompagnent de plaidoyer sur les difficultés liées à la production des semences paysannes, les questions législatives, les questions de production au niveau mondial. « Pour exemple, la covid-19 en 2021 est venue nous montrer que nous sommes dépendant des semences maraichères et surtout paysannes de l’extérieure. Ces 48 heures d’activités sont également une opportunité de montrer qu’il existe des alternatives dans la production et la préservation des semences au Burkina Faso, qu’il faudrait encourager » a-t-elle soutenu. De l’avis de la première responsable de Yelemani, tant qu’il n’y a pas de semences, il ne faut pas penser à une souveraineté alimentaire. Car, selon elle, la semence, c’est la base d’une indépendance alimentaire.

« Il y a une prise de conscience de la part du monde de la recherche» Romaric Naména

Le pénaliste Dr. Romaric Naméma, est membre du projet SUSTLIVES (Soutenir et valoriser le patrimoine de cultures locales au Burkina Faso et au Niger pour l’améliorer les conditions de vie et les écosystèmes). Sa communication a apporté sur le thème : « Les valeurs nutritionnelles des spéculations paysannes ».

Le panéliste Dr. Romaric Naméma : « Nous sommes des africains et nous devons avoir un regain de fierté à consommer nos produits locaux. Il faut éviter de consommer à 90% des plantes qui sont très souvent importé et qui ne sont pas adaptées à nos environnements »

A l’en croire, depuis quelques années il y a une prise de conscience de la part du monde de la recherche qu’il faut aller dans le sens de préserver ce que le patrimoine génétique particulièrement les plantes cultivées de chaque pays. « Nous sommes des africains et nous devons avoir un regain de fierté à consommer nos produits locaux. Il faut éviter de consommer à 90% de plantes qui sont très souvent importé et qui ne sont pas adaptées à nos environnements. Cela nous crée des maladies, mais, aussi des pertes de devises et nous mets dans une situation de vulnérabilité » a-t-il insisté.

La responsable programme du CRIC Italie au Burkina Faso, Francesca de Stefano, a rassuré de la continuité dudit projet avec une 3e édition de l’initiative « De la graine à la table ».

La responsable programme du CRIC Italie au Burkina Faso, Francesca de Stefano, a signifié que leur structure est une ONG italienne basée dans le sud de l’Italie et présente au Burkina Faso depuis 2014. « Nous somme engagé entre autres, dans les questions de souveraineté alimentaire, de l’agroécologie, de la lutte paysanne depuis les années 1980. Partageant les mêmes visions avec l’association Yelemeni, c’est dans cette perspective que nous avons décidé de nous associer pour lancer le projet Tõn-bõbudu dans la commune de Loumbila, avec pour initiative « De la graine à la table ». Tout en remerciant les structures telles que le CNABIO, FENOP, INADSS, Autre terre, engagées dans les questions agroécologique, elle a rassuré d’une 3e voir une 4e édition dudit projet. Le projet Tõn-bõbudu pour la diffusion de l’agroécologie, a pour objet de valoriser les semences paysannes afin de renforcer la résilience des petits producteurs et productrices.