Journée nationale de l’arbre : « … les gens pensent que ce n’est pas une priorité, c’est une priorité », Siméon Sawadogo (ministre)

Invité de la RTB sur l’émission sur La brèche, le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Siméon Sawadogo explique l’importance de la journée nationale de l’arbre. Cette journée instituée le 24 juillet 2018 vise à lutter contre l’avancée du désert. Le bilan des éditions passées fait état de 60% de survie des plantes, selon le ministre. Lire la transcription faite par la rédaction de Info Nature.

RTB : Ets-ce que vous croyez vraiment que les campagnes de reboisement et la journée nationale de l’arbre peuvent être une solution pour la restauration des ressources naturelles du Burkina ?

Siméon Sawadogo : La journée nationale de l’arbre a été instituée après un constat. Un bilan a été fait sur l’ensemble des processus de conservation de notre écosystème.

Sous la révolution, nous avons eu la lutte contre la divagation, les trois luttes. Nous avons les opérations un village, une forêt. Ce sont des mots d’ordre qui ont été exécutés.

Si vous allez dans chaque chef-lieu de province ou de commune, vous allez voir un espace vert qui a été réboisé. Mais, ils sont en train de disparaître.

Nous avons vu que toutes ces mesures n’ont pas connu les résultats attendus, parce qu’après le reboisement, il n’y a pas de suivi.

C’est la raison pour laquelle,  il a été décidé d’instaurer en 2018, la journée nationale de l’arbre avec pour conséquence, premier élément de faire en sorte que les arbres que nous allons planter puissent être du milieu écologique.

Il ne faut pas aller prendre par exemple un avocatier pour venir planter à Gorom-gorom. Cela ne marchera pas. Mais, il y a des arbres à Gorom-gorom. Donc, il faut travailler à améliorer ces espèces et les réimplanter dans leur milieu de vie.

Deuxièmement, il faut les sécuriser. Les sécuriser veut dire qu’on ne doit plus laisser la divagation des animaux, on ne va pas laisser les actions antrophiques à l’intérieur de ces  reboisements. Donc, on va sécuriser avec des grillages.

Troisièmement, on va responsabiliser les populations, on va responsabiliser les services. C’est la raison pour laquelle, cette journée nationale de l’arbre est d’une importance capitale. Le Président du Faso a été clair.

Il a lancé l’appel. Il a dit à toutes les institutions publiques de travailler à continuer le reboisement. Il a dit qu’il souhaiterait qu’au niveau des collectivités territoriales, les mairies et les régions à entretenir les bosquets et les forêts. C’est faisable.

RTB : Est-ce que vous avez fait le bilan de la première édition ?

Siméon Sawadogo : Avant quand vous plantez, il y avait seulement 25% de réussite mais les 75% quand vous partez, c’est fini. On plante les arbres et après les animaux broutent. Ce n’est plus comme cela. C’est sécurisé, entretenu et responsabilisé. Avant, on avait moins de 25% de réussite, mais avec la journée de l’arbre, nous sommes à 60% de survie des plantes.

Quand le Président du Faso a lancé, il a dit qu’à défaut des forêts, chez vous également, il faut planter. Il dit à chaque concession de planter chaque année au moins un arbre fruitier. Il a dit à chaque université de le faire, à chaque collectivité de le faire.

Il a dit à chaque Burkinabè de planter un arbre. Nous sommes plus de 20 millions, si chaque année, chacun plantait un arbre, cela fait 20 millions d’arbres. Contrairement à ce que les gens pensent que ce n’est pas une priorité, c’est une priorité.

RTB : Mais, il faut dire que chaque année, on plante mais le désert continue d’avancer.

Siméon Sawadogo : Il y a 250.milles hectares par an qu’on perd. Cela veut dire que si l’on continue ainsi, on ne va pas tenir.

RTB : Est-ce que vous pensez que la journée de l’arbre peut permettre d’inverser la tendance ?

Siméon Sawadogo : Bien-sûr. L’objectif de cette journée est d’inverser cette tendance. Au  lieu que la déforestation continue d’avancer vers la mer, il faut que nous continuons de reboiser en inversant la tendance.

C’est pourquoi, nous avons non seulement la journée de l’arbre mais aussi la grande murette verte qui a été instituée par l’Union africaine qui va de Djibouti à Dakar qui va permettre de stopper le désert.

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