Journée mondiale de l’abeille au Burkina Faso : un appel à une production agricole soucieuse du polinisateur
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH) a commémoré en différé la journée mondiale des abeilles 2024, le 18 octobre 2024, à Ouagadougou. Par la même occasion il a lancé les journées promotionnelles du miel et produits dérivés qui ont lieu 18 au 20 octobre 2024, au sein MARAH.
Le 20 mai, est la date retenue à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2017 pour célébrer la Journée mondiale des abeilles (JMA). Ainsi, le Burkina Faso, n’est pas resté en marge de cette célébration. A cet effet, le ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH) a célébré en différé la journée mondiale des abeilles, sur le thème « Volons au secours des abeilles–pour une production agricole respectueuse des pollinisateurs ». C’était dans la matinée du vendredi 18 octobre 2024, à Ouagadougou. A l’occasion, le MARAH a aussi lancé les activités rentrant dans le cadre des journées promotionnelles du miel et produits dérivés qui ont lieu 18 au 20 octobre 2024 au sein du ministère.
Le conseiller technique du ministre en charge des ressources animales et halieutiques, Dr Jean Simporé a représenté son premier responsable. Selon lui, le thème dédié à la JMA 2024 vise à encourager les acteurs du domaine à mettre en œuvre des mesures de protection des abeilles, notamment dans les pays en développement qui connaissent malheureusement une utilisation abusive des pesticides et herbicides. Car, a-t-il poursuivi, les pratiques agricoles intensives, la monoculture, le recours aux pesticides, les changements climatiques, les changements d’affectation des terres, constituent les principales menaces pour les abeilles. A en croire M. Simporé, la protection des abeilles doit être une priorité pour les populations, afin de préserver l’humanité. « La Journée mondiale des abeilles nous offre l’occasion de sensibiliser à la nécessité d’adopter des pratiques agricoles respectueuses des pollinisateurs afin de protéger les abeilles et les autres pollinisateurs, tout en contribuant à la résilience, à la durabilité et à l’efficacité des systèmes agroalimentaires » a-t-il confié. Le conseiller du ministre Jean Simporé a, en outre, souligné que le sous-secteur de l’élevage dispose de potentialités certaines et d’atouts importants lui permettant d’améliorer sa contribution à l’économie nationale. C’est le cas, a-t-il ajouté, de la filière miel, dont la demande en produits de la ruche (miel, cire, propolis, etc.) est de plus en plus croissante aussi bien sur le plan national qu’international. « Outre les produits de la ruche, les abeilles jouent un rôle important dans la pollinisation des plantes à environ 70%, et contribuent ainsi à la préservation de la biodiversité.
Les pollinisateurs dont l’abeille assurent la survie des écosystèmes car d’elles dépend la production de la plupart des plantes à fleurs dont les cultures vivrières » a-t-il insisté. De ses dires, au regard des énormes potentialités de la filière miel et de l’engouement des acteurs sur toute sa chaine de valeur, le gouvernement burkinabè a inscrit le secteur comme filière porteuse dans la stratégie nationale de promotion des exportations 2019-2023. Par ailleurs, M. Simporé a indiqué que selon le dernier recensement des apiculteurs du Burkina Faso, réalisé en 2018, plus de 16.000 acteurs sont engagés dans cette filière dont 28% de femmes. Ce qui est selon pour lui fort appréciable, car la production annuelle de miel est de plus de 1000 tonnes en moyenne et représente près de trois milliards (3 000 000 000) de francs CFA pour l’économie nationale. « Aussi, l’admission du Burkina Faso comme pays pouvant exporter du miel vers les pays européens, est une opportunité pour les acteurs de la filière pour accroître et améliorer leur production. Cette ouverture doit être accompagnée de mesures fortes afin de booster cette filière à fort potentiel de croissance et de création d’emplois » a laissé entendre M. Simporé.
L’interprofession veut que la filière miel soit bien prise en compte dans l’offensive agropastorale et halieutique
Le président de l’interprofession miel du Burkina Faso, Désiré Marie Yaméogo a signifié que cette journée est une occasion pour les acteurs de la filière miel , de mener des réflexions et de promouvoir des actions qui soutiennent le développement durable de l’apiculture dans cette crise sécuritaire que connait le pays des Hommes intègres.
Ces actions, a-t-il poursuivi, passent par l’implication et l’engagement de la jeunesse aux pratiques écologiques, à l’entreprenariat apicole, à l’investissement dans les initiatives apicoles et à la sécurisation de l’activité. « L’offensive agropastorale et halieutique a pour ambition première de parvenir à l’atteinte de la souveraineté alimentaire à l’horizon 2025. La filière miel n’est pas restée en marge de cet élan. En effet, l’apiculture est une activité qui va au-delà de la production du miel puisqu’elle contribue à la réalisation de nombreux objectifs de développement durable » a-t-il insisté. M. Yaméogo a en outre saisi l’occasion pour solliciter la diligence de leur ministère de tutelle pour la prise en compte de la filière miel dans l’offensive agro-pastorale et halieutique, des réalités de la filière dans les projets de développement du ministère et dans les projets de valorisation des produits locaux. Par ailleurs, le président de l’interprofession miel du Burkina Faso, a remercié les partenaires tels l’Union Européenne, la Chambre de Commerce et de l’industrie du Burkina Faso pour leur différents accompagnements ayant contribué au développement de la filière miel les trois dernières années.
Venus de divers horizons, les acteurs du miel ont présentés leurs produits au public. Il s’agit entre autres de savons faits à base de la cire d’abeille, de miel liquide prêt à être consommé, des biscuits, du vin et de la liqueur fait à base de miel mais aussi des équipements et des ruches. De leurs avis, il ressort que la principale difficulté qu’ils rencontrent est l’écoulement de leurs produits du fait de l’ignorance des consommateurs.