Forêt villageoise de Naforgou : le combat écologique de deux communautés

Naforgo est un village de la commune de Siglé, situé dans la région du Centre ouest Burkina Faso. Dans ce village, les populations ont décidé de redonner vie à leur forêt vielle de deux décennies. Une initiative soutenue par un village voisin,Semtenga. C’est donc une  forêt à deux protecteurs. Info Nature est allée à a rencontre de ses braves villageois.

De Cédric Bolouvi

Une forêt, deux protecteurs. Cela se passe dans la commune de Siglé, province du Boulkémbé, dans la région du centre-ouest du Burkina Faso. Là, deux villages, notamment Nafougou et Semtenga, ont décidé de s’unir pour mieux entretenir leur poumon végétal, appelé forêt de Nafougou.

Nous avons discuté et nous nous sommes compris. Nous avons unanimement pris la décision de restaurer la forêt. Nous sommes heureux de cette union des deux villages pour protéger la forêt.

Vieille de près de 20 ans, cette forêt bénéficie d’une restauration grâce au projet d’appui à la gestion communautaire des forêts et des terres pour la diffusion des connaissances dans la province du Boulkémbé, initiée à la demande des populations. Des concertations ont été engagées et ont permis de former deux comités, à savoir le comité intervillageois de gestion durable des terres agroforestielles pour la préservation et la gestion des conflits, puis un groupe de volontaires villageois appelé Eco-Garde. C’est à coeur ouvert que nous nous sommes réunis, jeunes, vieux, vieilles et les motabilités, tous les deux villages pour parler le même langage afin de protéger la forêt.

Nous avons vu que cela ne sera pas possible sans une bonne organisation, ce qui nous a amené à instituer des groupes de gestion de la forêt, ce qui nous donne plus de protection et efficace de notre forêt. Des membres du comité et les Eco-Garde sont prêts à rélever le défi. Nous allons prendre tout notre temps pour veiller sur la forêt s’il le faut.

Surtout que nous avons été capacités sur la gestion de la forêt, personne ne pourra rentrer dans la forêt à notre insu même dans la nuit. Nous allons tout faire pour protéger cette forêt. Nous disons aux gens de ne pas couper les arbres, nous disons que même s’ils doivent couper, qu’ils coupent les bois morts, sinon la forêt ne va pas tenir.

L’inclusion des femmes est crucial et le projet y tient. A cet effet, une session de formation est organisée à leur endroit. Du côté des hommes, ils marquent leur accord à travailler main dans la main avec les jeunes féminines pour la protection de la forêt de Nafourgou.

Aujourd’hui, on ne peut pas mener des actions d’envergure sans les femmes. C’est pourquoi nous avons inclus les femmes pour la gestion de la forêt. Elles feront aussi la ronde et là, elles pourront mieux interpeller leurs copines qui coupent les arbres et les sensibiliser.

On doit le faire ensemble, ce sont elles et leur mari. Les hommes et les femmes peuvent faire le même travail dans le cadre de la protection de la forêt. Il faut que les femmes s’y mettent.

Si nous préservons la forêt, nous allons tous bénéficier d’un retombé. Nous sommes contents de ce projet qui accorde de l’hydrogène aux femmes, car si la femme est épanouie, la famille l’est aussi. La confiance s’installe entre nos tables.

Services des eaux et forêts, acteurs du projet et communauté, tous comprennent l’importance de la préservation de l’environnement. D’ailleurs, le chef du village de Nafougou interpelle. Si un homme déteste la forêt, cela veut dire qu’il se hait lui-même.

Il ignore l’importance des arbres. C’est la biodiversité qui permet à l’homme de se nourrir. C’est elle qui donne tout à l’homme et nous vivons grâce à elle.

Et donc, si nous détruisons la forêt, nous allons perdre beaucoup, car la forêt regorge beaucoup de richesses. D’ailleurs, la forêt que vous voyez n’est pas seulement la propriété de Nafougou, mais de tout le Burkina Faso. Ça, je vous le dis.

Au-delà des mots, l’action, les populations sont invitées à se former pour créer des pépinières destinées à l’alimentation de la forêt. Une formation est organisée à cet effet. Après cette étape, les villageois se rassemblent en pleine forêt pour une opération du reboisement.

La particularité, c’est ce que je disais. L’espèce qui a été choisie est une espèce pourvoyeuse de forêt. C’est non-luyeux.

Je crois qu’il y a un responsable qui est là. Celui qui va veiller à ce que toutes les plantes qui ont été mises en terre ce matin puissent résister. Dans un contexte où le bois est indispensable pour la cuisine, les foyers améliorés qui consomment moins de bois de chauve ont été introduits.

12 femmes ont été formées à retour toutes les autofemmes du village. Ici, les femmes sont à l’école les confections des foyers améliorés. Et c’est fait.

Quelques jours d’utilisation et les femmes témoignent de l’efficacité des foyers qu’elles ont elles-mêmes confectionnés. Ces foyers permettent une meilleure protection des ressources végétales car ils réduisent considérablement l’utilisation du bois de chauve. Auparavant, on utilisait une charrette de bois pour nos travaux.

Mais avec les foyers améliorés, une charrette de bois peut faire notre cuisine pendant un à deux mois. Cela nous aide véritablement. Les foyers qu’on utilisait avant laissaient passer trop de vent qui disperse les flammes, réduisant ainsi la force du combustible.

Maintenant, avec les foyers améliorés, juste un ou deux petits bois suffit pour la cuisine parce que le vent ne chasse plus les flammes. Une charte locale d’utilisation durable des ressources a été signée par toutes les parties prenantes. Le projet favorise également une économie verte en soutenant les coopératives de fabrication de beurre de qualité et en formant des femmes à la production de Sumbala.

Nous nous sommes réunis pour discuter des problèmes qui miment notre secteur d’activité. Nous, par exemple, nous sommes dans la production de Sumbala et lors de la rencontre, nous avons abordé ces sujets. Ainsi, les femmes prennent conscience que protéger la forêt améliore leur rendement car il y a plus d’arbres de qualité, plus il y aura des noix de qualité qui constituent la matière première pour la fabrication du beurre de qualité.

Et plus il y a d’arbres de nourriture, plus les graines seront disponibles pour la fabrication de Sumbala, très prisée dans la cuisine burkinabé. Des sessions d’échange ont eu lieu avec les autorités pour garantir le bon déroulement des actions. Déjà, ils saluent l’initiative.

Le projet est bienvenu parce que tout simplement, ça va nous permettre aussi d’avoir un écosystème encore plus dense. Et ça nous permettrait aussi, grâce à leur recrutement, de co-garder pour la surveillance de cette forêt. Nafurgo, en tout cas, c’est bienvenu.

Mais on comptait aussi, en tout cas, s’ils pouvaient étendre ça dans les autres villages où il existe aussi des zones de conservation. La question cruciale est de savoir que deviendrait cette forêt à la fin du projet. Là, les populations répondent de manière catégorique.

Même si le projet prend fin, nous sommes convaincus que la forêt sera toujours bien entretenue. Ce n’est pas possible qu’il y ait des coups abusifs du bois ou autre chose. De jour comme de nuit, nous veillerons sur cette forêt.

Les populations expriment leurs souhaits de continuer à se former sur l’entretien et la transformation des produits non-linéaux. Elles remercient le projet d’avoir inclus tous les acteurs, renforçant ainsi l’engagement collectif pour la forêt. Nous sommes particulièrement contents de ce projet.

Les projets passés n’incluaient pas les femmes. Mais ce projet nous a inclus et nous sommes vraiment contents de cela. Ce projet vient en point nouvé.

En effet, nous avons bénéficié d’une formation en pépinière et en entretien des plantes. Cela nous servira énormément. Nous allons planter et protéger ces arbres, car s’il y a assez d’arbres, nous ne manquerons point de quoi s’alimenter.

Ce projet, mené par l’ONG Autre-Terre et l’association Le Baobab, avec le soutien de la FAWO, Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, s’étale ces 18 mois. Nous sommes en train de planter des plantes de l’environnement dans la commune de Siglé, un projet qui a été heureusement financé par la FAWO, avec l’appui de la CDAO. Notre objectif à travers cette initiative est de pouvoir inclure les populations à la base, notamment la population de la commune de Nafogo, à ces activités qui vont réhausser l’impact de l’environnement sur nos activités quotidiennes.

Notre impact sur l’environnement a notre endroit et l’apprécier a un impact autour de nous, et inversement. Donc, il nous faut dès à présent avoir les bonnes attitudes, les bonnes bases, les bonnes actions, pour que l’environnement que nous allons laisser à nos enfants demain soit un environnement sain. Avoir dès à présent les bonnes attitudes pour laisser un environnement sain à nos enfants.

Oui, Nafogo et Sébutenga disent l’avoir compris. Ils promettent tout mettre en oeuvre pour que ce poumon végétal respire et vive le plus longtemps possible, au bénéfice de la nation entière.