Environnement  : l’activiste environnemental Nouhou Zoungrana parle aux jeunes

Nouhou Zoungrana  est géographe-environnementaliste. Avant d’embrasser les sciences environnementales à l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts, il a eu une immersion dans la filière Géographie à l’Université Norbert Zongo de Koudougou. Actuellement, en phase de  spécialisation en ‘’Nature-based Solutions-Climate-Climate Change Adaptation-Biodiversity conservation.’’, l’activiste environnemental et jeune engagé pour le climat dans plusieurs organisations se prononce sur les questions environnementales.

Entretien réalisé par Frank Pougbila

Info Nature : A quand remonte votre attachement aux questions environnementales ?

Nouhou Zoungrana : Elle date de 2017 avec les connaissances acquises en sciences environnementales et le constat de l’état environnemental du pays  notamment les déchets, les pollutions, l’irrégularité des pluies. Aussi, j’ai eu de multiples participations aux conférences, sommets sur les changements climatiques au niveau national comme international.

Info Nature : Quelle est votre analyse de l’état actuel de l’environnement au Burkina Faso ?

Nouhou Zoungrana : L’état de l’environnement au Burkina Faso reste préoccupant en dépit des multiples actions menées par tous les acteurs. Les changements climatiques nécessitent de nombreuses mesures d’adaptation avec l’irrégularité des pluies, les poches de sécheresse.

Les urgences environnementales majeures auxquelles sont actuellement confrontées le Burkina Faso sont multiples et souvent inter-reliées. Parmi ces urgences figurent l’érosion ou la dégradation des sols, l’épuisement des ressources naturelles, l’augmentation de la pollution (surtout celle plastique) et des émissions de gaz à effet de serre, la perte de nos forêts et la diminution de la biodiversité. Il y a aussi, l’augmentation de la température.

Il faut noter qu’au Burkina Faso environ 46% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, l’environnement constitue le premier capital économique à travers les services écosystémique que nous offre notre mère nature. Ainsi la réduction de la pauvreté passe nécessairement par une gestion durable des ressources naturelles.

Info Nature : Quelle est la place des jeunes dans cette lutte pour la protection de la biodiversité au Burkina Faso ?

Nouhou Zoungrana :  ‘’l’avenir appartient aux jeunes’’, dit-on. Alors, l’implication des jeunes dans la protection de la biodiversité est primordiale car ils sont les acteurs de demain. Celà s’opère à travers leurs renforcements de capacités sur les thématiques nouvelles, leurs implications dans les politiques en la matière et à l’exécution des projets de développement.

Les jeunes doivent aussi se mettre en association pour la défense des causes environnementales. C’est Pourquoi, nous avons décidé de lancer très bientôt la section Burkina du Global Youth Biodiverity Network (GYBN).

Info Nature : Comment appréciez-vous les politiques publiques de la préservation de l’environnement ?

Nouhou Zoungrana : De façon générale le Burkina Faso est a félicité en matière de ratification de convention au niveau internationale, en matière d’environnement. Nous pouvons  noter entre autre la Convention Cadre des Nations-Unis sur les Changements Climatiques  (CCNUCC) à travers son ACCORD DE PARIS où au niveau national le Burkina Faso à soumis sa Contribution Nationale Déterminée (CDN) le 09 Octobre 2021 avec pour ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030 de 29,42%.

Il faut noter que dans tous les sous secteurs de l’environnement, l’Etat burkinabè est présent de façon structurelle avec ses institutions au niveau central comme déconcentré et l’existence des plans et stratégies élaborés en fonction des thématiques.

Même si au niveau des changements climatiques il y a un grand vide en matière de textes d’applications, on note néanmoins l’existence de cadre réglementaires dans d’autres domaines de l’environnement sans doute aussi avec la non application des textes.

Info Nature : Selon vous, que faut-il faire pour sauver l’environnement au Burkina Faso ?

Nouhou Zoungrana : A mon humble avis et de ma petite expérience, il faut renforcer le cadre réglementaire et en veillant à l’application des textes, respecter ses engagements de réduction de GES et former des experts pour capter les financements du Fond Vert Climat. Il faut également promouvoir l’éducation environnementale, susciter l’intérêt des municipalités dans la gestion efficace des déchets et aller vers la transition énergétique en adoptant les énergies renouvelables . Une place doit être donnée aux jeunes dans les organes décisionnels et dans les projets de développement.

Info Nature : avez-vous un message particulier aux autorités Burkinabè et surtout à la jeunesse ?

Nouhou Zoungrana : Aux autorités, c’est premièrement un plaidoyer pour la prise en compte de toutes les parties prenantes dans les questions environnementales et deuxièmement un cris de cœur pour l’adoption des projets d’adaptations pour pallier les effets néfastes des changements climatiques.

A nous jeunes, il n’y a pas de planète B. Il est impératif pour nous jeunes de s’unir; de se former et s’informer pour tirer la sonnette d’alarme envers les décideurs pour des actions climat rapide pour renverser la tendance.

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