Entrepreneuriat agricole : le Cabinet Tiligré Agro Sarl fait de la formation sa mission

Lancé en 2018, le Cabinet Agro Sarl est un projet porté par cinq jeunes. Il s’est donné pour mission de former les populations dans les domaines de l’agriculture et l’élevage. A la découverte de cette école et ses secrets pour un développement durable au Burkina Faso.

De Frank Pougbila

 Nestor Sawadogo est directeur général du cabinet Tiligré Agro Sarl, par ailleurs spécialiste en irrigation goutte-à-goutte et formateur en culture hors sol. Et Thomas Bouda, lui, il est le  directeur technique du Cabinet et formateur en production animale.

Deux visages méconnus de la sphère médiatique mais qui font un hercule travail dans le monde agricole et d’élevage du Burkina Faso. Ils sont les deux têtes pensantes qui tiennent sur pied le Cabinet Agro Sarl.

« Tiligré », expliquera le directeur technique, est en langue mooré et signifie changement profond, une libération ou un affranchissement. Tiligré a pour vision de permettre aux parents de travailler moins péniblement et produire plus.

Permettre aux agriculteurs d’avoir les technologies adaptées et de faire un transfert de compétences. « Faire de l’agriculture et de l’élevage, un véritable levier de développement pour le Burkina », renchérit M. Sawadogo

Le cabinet intervient  spécialement dans l’irrigation goutte-à-goutte, la pisciculture et la production du fourrage vert hydroponique.  Selon eux, l’irrigation va permettre un second souffle à la production agricole et poussera le taux de production au-dessus des 2% dicté actuellement.

Le besoin en fourrage est très élevé pendant la saison sèche, confie le directeur général. Avec ce service, il s’agit de donner une chance aux éleveurs et aux producteurs.

« Le goutte-à-goutte n’est pas la chose la mieux vulgarisée au Burkina. Apporter des techniques innovantes de production, c’est contribuer au développement du pays », ajoute le spécialiste en irrigation.

Tiligré Agro SARL
Le Directeur général de Tiligré Agro SARL, Nestor Sawadogo souhaite que des bonnes volontés accompagnent son cabinet.

Les services sont la formation, l’accompagnement des particuliers et associations dans la production au niveau  des fermes et la fourniture du matériel.  « Nous sommes la première structure officiellement à lancer des formations sur le plan national et international en production du fourrage vert hydroponique », informe M. Bouda

Au-delà des prestations de services, des formations au profit des agronomes et techniciens agricoles pour vulgariser le goutte-à-goutte sont lancée. Chose qui fait la différence « des devanciers qui se limitaient aux prestations de services ».

Tiligré donne des formations qui sont réalistes en piscicultures en tenant un langage de vérité, c’est ce qu’ont noté les directeurs du cabinet. Pour que le message lors des formations puisse être compris, le nombre de participants est limité à 25.

Comme acquis, des centaines de jeunes ont été formées sur le plan national et international. Des formations qui se font en présentiel et en ligne. Plusieurs sites ont vu leurs installations faites par Tiligré. Des stagiaires sont accueillis et formés.

« Le premier défi relevé de Tiligré agro est le fait d’avoir osé se lancer. Sans local avec tout le matériel dans un sac, nous nous débrouillons souvent dans les bureaux de certains ainés », se remémore le directeur général.

Occupant aujourd’hui son propre local, Tiligré agro Sarl souhaite se placer au sommet et le travail pour y arriver se fait. Comme difficultés, les finances manquent pour s’acquérir du matériel et le besoin en partenariat est plus nécessaire afin de mieux baliser le terrain.

L’accès aux financements publics est un autre problème. Un travail se fait pour obtenir les papiers nécessaires. « Il faut accompagner la jeunesse entreprenante et Tiligré a besoin des partenaires pour du gagnant », invite Bouda.

La vision est de servir tout le Burkina. Tiligré agro Sarl intervient partout. La formation est accessible à tous et les compétences n’en manquent pas pour donner une bonne formation.

« Il existe des formations à la demande des participants et les sessions de formation groupées. Les jeunes doivent se lancer dans le travail de la terre. Les diplômes doivent être accompagnés d’un travail professionnel, qui n’est pas forcément un concours », conseille le directeur technique.

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