Édito : Exploitation de l’agrégat à Tambolo, une alerte pour éviter le pire

Dans le cadre de la Caravane Ouest africaine organisée par la Convergence globale des luttes pour la Terre, l’Eau et les semences paysannes : une lutte commune !,le directeur de publication de Info Nature a séjourné en Guinée Bissau. Une visite sur terrain a été auprès des populations victimes d’injustices.

 Il s’agit des peuples de Cumura qui ont vu leurs champs agricoles d’environ 750 hectares accaparés par une firme multinationale palestinienne. Chose qui a poussé ces populations locales dans la pauvreté et elles crient à l’aide aux autorités et organisations de la société civile pour la restitution de leurs terres.

Dans ce même pays, les populations de Mansaba ont vu leur exploitation de bois occupée par un chinois. Des milliers d’hectares ont été pris par ce dernier. Une litige a opposé l’État, le chinois et les populations. Une note du gouvernement a interdit l’exploitation du bois depuis 2014. Toutefois, les populations disent ne pas avoir accès à la zone. Elles souhaitent que toute équivoque soit levée autour cette affaire.

Ces deux cas au niveau de la Gambie invite à alerter sur la situation de l’agrégat à Tambolo, dans le Nahouri ( Burkina Faso). Dans cette localité, une exploitation du sable est remarquée. Une activité débutée de façon manuelle autour des années 2018, elle a fini par prendre une autre tournure. Des machines sont désormais dans les bas-fonds pour creuser le sable.

Pour l’instant, les populations locales n’en trouvent pas d’inconvénients. Au contraire, elles se frottent les mains. Certains habitants de cette localité, qui faisaient du jardinage aux abords des bas-fonds,ont changé de métier. Ils sont abandonnés le jardinage pour l’exploitation du sable.

Alerter est nécessaire. Dans les précédentes de la Gambie, les populations n’ont pas su anticiper. Elles ont vu cela comme une opportunité de se faire les sous. C’est le temps qui les a rattrapées. Si rien n’est fait, les populations perdront leur terres les années à venir. Le plus alarmant sera le fait que les populations pauvres ne pourront plus exploiter ce sable. Les trous seront en profondeur et cela  sera un profit pour les grandes entreprises.

Les populations de Tambolo pourront devenir des employés sur leurs propres terres.  Une prise de conscience sur les conséquences futures de cette exploitation de l’agrégat est nécessaire. Pour le moment, ce sont les taxes imposées par la municipalité qui sont dénoncées par les exploitants et les acheteurs.

 Les propriétaires des camions et tricycles soulignent que contrairement à d’autres localités, la mairie de Pô contribue à asphyxier l’activité. Ils interpellent à revoir les taxes qui vont jusqu’à 20.000 francs CFA. Ils prennent pour exemple les autres contrés du pays qui fixent les taxes à 3000 francs CFA.

Les autorités doivent prévenir. Elles doivent tenir compte des conséquences de cette exploitation sur le processus de développement. Tambolo n’est que la localité citée. Au-delà, il existe d’autres zones comme Kapori.

 De Frank Pougbila

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