Droits des agriculteurs : des acteurs s’imprègnent du nouveau décret

Près d’une cinquantaine d’acteurs du monde agricole se sont appropriés du décret n°20210800/PRES/PM/MINEFID/MESRDI/MRAH/MEEVECC portant modalités de mise en œuvre des droits des agriculteurs et des communautés locales sur les ressources phylogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, adopté le 31 juillet 2021. C’était au cours d’un atelier organisé par l’ONG Foodfirst information and action network (FIAN Burkina Faso) en collaboration avec le Comité ouest africain des semences paysannes (COASP), le mercredi 13 janvier 2021.

De Emmanuel Gouba

Dans l’optique de protéger les semences et connaissances traditionnelles et de mieux défendre les droits des agriculteurs, le gouvernement a adopté un décret portant modalités de mise en œuvre des droits des agriculteurs et des communautés locales sur les ressources phylogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

Un décret qui donne satisfaction à certains acteurs du monde rural, mais qui suscite des interrogations dans le cadre de sa mise en œuvre aux yeux de certains acteurs. C’est ce cas que FIAN Burkina a organisé, de concert avec le COASP, un atelier pour avoir plus d’éclaircissements sur les différentes terminologies des semences contenues dans le décret et savoir si son application n’exposerait pas les semences paysannes à la biothérapie.

Dr Sougalo Soulama, Secrétaire permanent de la CONAGREP

En réponse à ces questions, le secrétaire permanent de la commission nationale de gestion des ressources phytogéniques (CONAGREP), Dr Sougalo Soulama, par ailleurs l’un des communicateurs du jour a indiqué que le décret a ses forces et ses faiblesses. Il explique que ce décret permet de protéger et les droits et les semences paysannes en fixant les conditions d’accès à ces ressources phytogéniques, aux connaissances traditionnelles.

Il permet aussi,dit-il, aux agriculteurs de bénéficier du fruit de leurs recherches. « Si l’humanité bénéficie de semences pour faire l’agriculture et même des firmes agroalimentaires qui les utilisent pour des besoins de fabrications, c’est dû au travail des agriculteurs…Il faut comprendre que dorénavant, on ne peut plus piller les ressources génétiques qui sont des patrimoines génétiques nationaux et les conditions d’accès», a-t-il déclaré.

Il ajoute que ce décret est une mise en œuvre du Traité international sur les ressources phytogéniques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) qui demande aux pays de prendre dans ses dispositifs législatifs des lois et des décrets pour protéger les agriculteurs.

Sur la question de savoir si le nouveau décret n’expose pas les semences paysannes à la bio piraterie, Dr Soulama n’a pas été très affirmatif. Par ailleurs, il recommande tout de même aux paysans et aux différentes communautés de stocker les semences dans les banques à gêne afin d’avoir la preuve pour pouvoir se défendre en cas de piraterie.

Les panélistes ont souhaité que le décret soit expliqué dans les différentes langues nationales pour faciliter la compréhension des paysans.

A l’issue de l’atelier Aboubacar Tarnagda, président de la chambre national d’agriculture de la région du Centre-Est, a affirmé que cette activité lui a permis d’être mieux outillé sur le nouveau décret. Il lance que la loi vise à promouvoir les agriculteurs dont il faut travailler à vulgariser auprès de ces agriculteurs.

Lucien Silga, coordonnateur de FIAN Burkina Faso explique que ce décret qui protège le monde agricole ne doit pas être méconnu. C’est tout l’intérêt de l’activité, a déclaré le coordonnateur de FIAN-Burkina.

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